Cameroun - CHAN 2020/Clément Arroga revient sur son éviction à la tête des A’ à la veille de la compétition: «Moi j’étais calé dans ma philosophie, je n’étais pas là pour accepter une liste de joueurs que je ne maîtrise pas»

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 10-Feb-2021 - 10h35   13180                      
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Yves Clément Arroga CIN/Archives
Le technicien camerounais est revenu sur cet épisode sombre chez nos confrères du magazine Lion Indomptable.

À moins de 3 mois du Championnat d’Afrique des Nations remporté par le Maroc le dimanche 7 février 2021, le Cameroun a décidé, à la surprise générale, de procéder à quelques réaménagements dans son staff technique. Yves Clément Arroga qui dirigeait l’équipe nationale A’ depuis plus d’un an va être limogé par la Fédération Camerounaise de Football et le ministère des Sports. Dans la foulée, il va être remplacé par Martin Ndtoungou Mpile qui va conduire les Lions A’ jusqu’en demi-finale du CHAN. C’est à ce stade de la compétition que Banga Bidjeme et ses coéquipiers vont se faire humilier (4 buts contre 0) par une équipe marocaine conquérante, avant d’être boutés hors du trio final de la compétition par la Guinée lors du match de classement perdu 2 buts contre 0.

Yves Clément Arroga qui avait jusqu’ici garder le silence sur son licenciement impromptu s’est récemment confié chez nos confrères du magazine Lion Indomptable. Très affecté par cette première expérience, qui n’a pas pu aller à son terme, le technicien s’est voulu quelque peu philosophe.

«J’ai pris cette affaire comme une philosophie. Vous savez, dans la vie, il y a des choses qu’on n’attend pas qui arrivent. Du coup, quand ces choses-là vous arrivent, il faut philosopher, il faut prendre ça sportivement, il faut projeter son avenir et essayer de voir ce qu’il y avait lieu de faire ou alors essayer d’améliorer certains aspects et continuer de faire ce qu’on croit mieux faire. Je ne connais pas une faute que j’ai faite. J’ai fait mon travail humblement, et il y a des forces exogènes qui sont intervenues. Moi j’ai pris ça sportivement et je compte toujours travailler avec mes idées. Personne ne va me les changer. Je suis à la disposition du gouvernement de la République et du sport camerounais pour apporter ce que je sais faire, parce que c’est ce que j’ai de plus cher», ont retranscrit nos confrères dans les colonnes du magazine le 9 février 2021.

Clément Arroga dénonce également un environnement toxique caractérisé par l’ingérence quasi répétée du Ministère des Sports et de la Fédération dans la gestion de l’équipe. Cette dernière est illustrée par la mise sur pied par Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports, d’un comité de superviseurs.

«Beaucoup de choses ont été dites et j’ai vécu beaucoup de choses. Et, l’une d’elle c’est ça. Quand vous avez des superviseurs qui ont un job description et qui sont appelés à aller voir et analyser le jeu des adversaires et apporter les résultats de ces analyses au staff technique, et qu’ils ne jouent véritablement pas leur rôle, mais entrent dans le rôle de l’entraîneur, ça devient un problème. Du coup, on devait s’attendre à ce qui s’est passé. Moi j’étais calé dans ma philosophie de jeu et de choix des joueurs, c’est-à-dire, des joueurs compétitifs du championnat camerounais, des joueurs que j’ai vus à l’œuvre. Je n’étais pas là pour accepter une liste de joueurs que je ne maîtrise pas», a-t-il conclu.

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
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