Cameroun - Culture: L’UNESCO veut inscrire le site de Bimbia (Sud-Ouest) au patrimoine mondial de l’humanité

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 26-Apr-2021 - 07h46   3781                      
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Le site de Bimbia Wikipédia
Des experts rassemblent depuis dimanche 25 avril 2021 les éléments qui permettront à ce lieu chargé d’histoire d’être éligible.

Une délégation d’experts de l’UNESCO est à pied-d’œuvre dans la localité de Bimbia, dans la région du Sud-Ouest. Cette  équipe pluridisciplinaire va, à travers  ses travaux, ses recherches, faire ressortir les composantes du site qui vont, indique la CRTV-Télé, «porter la valeur universelle du site qui permettra que le dossier soit déposé à l’UNESCO et peut-être qu’un jour, qu’il soit classé».  

Avant d’arriver à cet endroit situé au Sud-Est de la ville balnéaire de Limbé, les hôtes du Cameroun ont rencontré le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le 24 avril 2021 à Yaoundé. Ils étaient emmenés par le ministre des Arts et de la Culture Pierre Ismael Bidoung Mkpatt.

Bimbia a été choisie pour le rôle qu’elle a joué dans la Traite négrière et parce qu’elle porte les traces du commerce triangulaire. Toutes choses qui l’inscrivent de fait dans le processus de reconnaissance destiné à l’inscrire en fin de compte dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le port négrier de Bimbia était un vestige de la traite négrière. Il aurait représenté 10% du trafic global de ce commerce triangulaire déroulé sur quatre siècles. Il a été  découvert en 1987 et classé au patrimoine national par l’État camerounais qui a décidé présenter  sa candidature au patrimoine mondial de l'humanité.

La mangeoire des esclaves, une auge oblongue sur laquelle il est possible d’observer des restes de chaîne métallique, montre les traces de la traite. Les ruines des structures restées méconnues sont dans un environnement hostile, entre collines, ravins, volcan et côte rocheuse. Les Isubus utilisaient ces obstacles naturels pour se cacher et se procuraient les esclaves dans l’arrière-pays.

Le visiteur qui s’y rend, tombe sur les ruines des bâtiments, les pylônes de brique et de pierre. Ces marques suggèrent que les captifs y étaient enchaînés. En reconstituant l’histoire, l’on apprend que les pirogues récupéraient les prisonniers pour les parquer ensuite sur Nicholls Island, à quelque 300 m des côtes, où la profondeur des eaux permettait aux bateaux d’accoster.

La traite en ces lieux a été animée par le roi Bilè, surnommé par les Anglais King William I of Bimbia. Il a convaincu les chefs des deux autres villages de la zone de prendre part au trafic même après l’abolition de l’esclavage.

Dans les années 2010, les autorités décident d'en faire un lieu de mémoire. Plusieurs activités liées à l'histoire de la traite négrière y sont organisées.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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