Côte d'Ivoire: Guillaume Soro promet de demander pardon à... Laurent Gbagbo

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Jul-2017 - 05h41   18970                      
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Guillaume Soro Archives
De retour d'une longue mission qui l'a conduit dans plusieurs pays en Europe, le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire lance un appel à l'union et au rassemblement des filles et fils de son pays à la veille de l'ouverture des VIIIèmes Jeux de la Francophonie qu'abrite la ville d'Abidjan. 

 

"De retour en Côte d’Ivoire, j’ai pu noter des signes d'agitations. En tant qu’acteur politique et au nom de la responsabilité qui est la mienne, je voudrais lancer un appel au calme, à la pondération et à la retenue aux uns et aux autres. Personne n’a intérêt à jouer contre la tranquillité, la sérénité et la stabilité de la Côte d’Ivoire", déplore le patron du Parlement dans une adresse à la presse. L'ancien Premier Ministre ivoirien estime que la division ne pourra que mener son pays à la catastrophe et qu'il est important que ses compatriotes empruntent le chemin de la répentance, du pardon et de la réconciliation. "Pour ma part, j’ai décidé de demander, une fois de plus, pardon aux Ivoiriens, pour tout ce que, depuis 2002, j’ai pu consciemment ou inconsciemment commettre comme offenses à ce peuple qui a tant souffert. J’adopterai la même approche du Pardon et j'irai demander Pardon à mes aînés les présidents Henri Konan BEDIE, Alassane OUATTARA et aussi Laurent GBAGBO pour tous les torts, manquements ou offenses que moi-même ou mes proches ont pu causer à chacun d'entre eux spécifiquement", promet-t-il.

Sa sortie intervient au lendemain de l'attaque perpétrée au camp de  de Police d'Abidjan par des hommes en arme et en cagoule qui y ont pénétré, semant une grande panique dans le quartier. En tirant en l’air, ils auraient, selon le ministère de l’Intérieur et des témoins du camp, saisi du matériel, des armes, des kalachnikovs, des RPG, des caisses de munitions également, avant de s’enfuir à bord de véhicules, de taxis volés, en direction du quartier de Yopougon. RFI rapporte que des tirs et un accrochage avec des forces de l'ordre à Youpougon. Le bilan (provisoire?) fait état d’un mort, un homme du Centre de coordination des opérations décisionnelles (CCDO), la brigade mixte de police et de gendarmerie.

Ces incidents sont survenus juste après le mini remaniement ministériel qui a porté Hamed Bakayoko, un des hommes de confiance du président Alassane Ouattara jusque-là Ministre de l'Intérieur au poste de Ministre d’Etat, ministre de la Défense. Aux incidents du camp de l'Ecole de Police d'hier la mort de trois militaires la semaine dernière à Korhogo. Et d'ailleurs depuis novembre 2014, l'armée ivoirienne n’a cessé de faire parler d’elle par de multiples mutineries. Tous ces événements ternissent un tout petit peu l'ambiance des Jeux de la Francophonie qui s'ouvrent demain vendredi, 21 juillet 2017 à Abidjan. L'on y attend pas moins de 4000 athlètes et artistes et près de 500 000 visiteurs.

 

Le message de Guillaume Kigbafori Soro publié sur sa page Facebook officielle

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Je reviens d’une longue mission en Europe, mission qui m’a conduit respectivement en Belgique, au Luxembourg et en France. D’abord, en Belgique j’étais en visite officielle au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles où j’ai signé une convention entre nos deux institutions parlementaires.

Ensuite, au Luxembourg où j’ai été élu 1er Vice-Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie et où j’ai pu rencontrer les plus hautes autorités de ce beau pays.

Enfin, j’ai été à Paris, à l’Assemblée nationale française où j’ai été reçu par mon homologue, M. François de RUGY, et où j’ai pu nouer des contacts politiques importants.

De retour en Côte d’Ivoire, j’ai pu noter des signes d'agitations. En tant qu’acteur politique et au nom de la responsabilité qui est la mienne, je voudrais lancer un appel au calme, à la pondération et à la retenue aux uns et aux autres. Personne n’a intérêt à jouer contre la tranquillité, la sérénité et la stabilité de la Côte d’Ivoire.

Notre pays attend de chacun de nous de la mesure et de la modération. Vous vous en souviendrez, le 3 avril 2017, j'ai placé la première année de cette législature sous le triple sceau de la Repentance, du Pardon et de la Réconciliation. Je note aussi que l'année pastorale a pour thème : "toi, laisse-là ton offrande, et va te réconcilier avec ton frère ..." Tout ceci nous invite tous, tous les acteurs politiques sans exceptions, à faire preuve d'humilité et de grandeur.

Pour ma part, j’ai décidé de demander, une fois de plus, pardon aux Ivoiriens, pour tout ce que, depuis 2002, j’ai pu consciemment ou inconsciemment commettre comme offenses à ce peuple qui a tant souffert. J’adopterai la même approche du Pardon et j'irai demander Pardon à mes aînés les présidents Henri Konan BEDIE, Alassane OUATTARA et aussi Laurent GBAGBO pour tous les torts, manquements ou offenses que moi-même ou mes proches ont pu causer à chacun d'entre eux spécifiquement.

Je demeure convaincu que toutes les filles et tous les fils de ce pays doivent résolument emprunter le chemin de la vraie repentance et de la vraie réconciliation. En ce qui me concerne j'ai déjà pardonné et je suis désormais sans rancune ni colère.
Je vous en conjure, ne nous divisons pas. La division ne pourra que nous mener à la catastrophe. Rassemblons-nous ! C’est cette mission de rassemblement par le pardon et la réconciliation que je me suis assigné et rien ne devrait m’en détourner. Je m'engage à travailler davantage, et plus que par le passé, pour reconstruire l’union de toutes les filles et tous les fils de la Côte d’Ivoire.

Guillaume Kigbafori Soro

Auteur:
Wiliam TCHANGO
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