Pas moyen d ‘éviter le sujet concernant les relations Gabon-France au cours de l’interview télévisée accordée par le président gabonais Ali Bongo Ondimba à quatre journalistes camerounais mardi. Dans ce programme diffusé sur Equinoxe télévision et Vox Africa le président sortant du Gabon a expliqué que tout va pour le mieux entre la France et son pays. « Nous sommes en très bonne relation avec le gouvernement français. Entre le président François Hollande et moi-même les rapports sont très bons. Avec Manuel Valls, nous nous sommes rencontrés, nous avons discuté. Je l’ai rencontré après cette malheureuse affaire à la télévision ». Il fait ainsi allusion à des propos tenus par l’actuel Premier ministre français. Le 16 janvier 2016 dans l’émission « On n’est pas couché » (diffusée sur la télévision publique française France 2) comparant des chefs d’Etat africains élus déclare que le Gabonais est élu mais « pas comme on l’entend ». Quand le journaliste Alain Foka demande ensuite à Ali Bongo si le dirigeant français lui a présenté ses excuses il ne répond pas mais lâche un imprécis « les choses sont claires ».

Cet incident et d’autres ont refroidi les rapports entre les dirigeants des républiques française et gabonaise. Beaucoup ont vu la main de Paris derrière les accusations portées par le journaliste Pierre Péan contre Ali Bongo Ondimba. Dans un livre intitulé « Nouvelles affaires africaines » il écrit qu’Ali Bongo est un enfant nigérian adopté par l’ancien président Omar Bongo et sa femme Joséphine pendant la guerre du Biafra à la fin des années 60. L’Etat gabonais avait alors porté plainte pour diffamation. D’autres épisodes comme la saisie de biens immobiliers de la famille d’Ali Bongo en France ou encore les interpellations de son directeur de cabinet Maixent Acrombessi en Hexagone ont  mis à mal les rapports entre Paris et Libreville. La France qui est en ce moment accusée de soutenir les rivaux d’Ali Bongo à l’élection présidentielle prévue à la fin de ce mois.