Après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Odimba (49,80%) pour un nouveau septennat à la tête du Gabon, les partisans de Jean Ping, principal opposant au Président sortant, arrivé en deuxième position avec 48,20% des voix, ont envahi les rues de Libreville pour contester les résultats rendus publics par le Ministre de l’Intérieur. L’opposition réclame un nouveau décompte dans la province du Haut-Ogooué, où a été signalé un taux de participation proche de 100%. «Les Gabonais n’accepteront pas ces chiffres», a indiqué le porte-parole de Jean Ping.
Selon des témoins sur place, plusieurs foyers de tension se sont créés au centre-ville de Libreville. « Des manifestations ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de jets d’eau. Il y a eu des blessés. Près du rond-point de la Démocratie, des groupes de jeunes ont aussi tenté de barrer les rues. Des hélicoptères patrouillent dans le ciel», indique la version électronique du journal le Monde. Selon son correspondant dans la capitale gabonaise, les forces de l’ordre ont aussi repoussé des manifestants, criant «Ali doit partir», qui tentaient de s’approcher du siège de la commission électorale (Cénap).
De son côté, le compte Twitter de campagne de Jean Ping (@MOUVANCE JEAN PING) a déjà annoncé la mort de trois Gabonais suite à cet affrontement avec les forces de sécurité. À l’en croire, la garde présidentielle est déployée dans les rues de Libreville avec «ordre de tuer». Un vent de tension soufflait déjà sur le pays depuis le samedi 27 août 2016, jour du vote. À l’issue de ce scrutin, chacun des deux camps rivaux se proclamait victorieux avant même la publication des résultats par la Commission Electorale Nationale Autonome et Paritaire (CENAP).