Aucune administration n'y échappe.
“ L’un des périls de notre époque, c’est que les plus graves décisions doivent être prises par des gens fatigués ou pressés par le temps. ” Ces paroles de l’économiste américain K. Galbraith sont plus que jamais d’actualité au Cameroun. Ils sont nombreux, malgré l’âge de la retraite, à occuper des fonctions stratégiques et contraignantes à divers niveau de la République. Caciques à souhait, ils sont réfractaires à tout changement des mentalités et des méthodes de travail.
De l’Exécutif au judiciaire en passant par le législatif, on en compte à ne pas finir, ces hommes dépassés par l’âge et à la santé forcément déclinante. Une bonne brochette de ministres se retrouve dans ce lot, en commençant par le chef de l’Exécutif lui-même. Paul Biya s’est également entouré de croulants à l’exemple de son conseiller spécial un ancien ambassadeur français au Cameroun, Yvon Omnes, lui aussi très vieux.
La Cour suprême, les généraux, le Conseil économique et social, l’Onel, la Chambre d’agriculture, le Conseil national de la communication, le Conseil d’administration ou la direction de certaines entreprises, sont autant de structures ou d’institutions dont les premiers occupants luttent chaque jour avec l’âge.
Même le bureau politique du parti de monsieur Biya n’échappe pas à la règle, si l’on s’en tient à celui qui trône sur le secrétariat général. On dirait même que le président de la République se donne un malin plaisir à nommer ces hommes à des fonctions contraignantes, quitte à ce qu’ils meurent en poste. L’ancien président de l’Onel Enoch Kwahep, l’ancien délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, et ex-trésorier du Rdpc Emmah Basile…ou plus récemment le Général Benaé Mpecke, en sont quelques exemples.
Selon le spécialiste des maladies du cœur, l’âge est un facteur qui favorise les pathologies cardiovasculaires, accentué par l’hypertension, le diabète, le stress. Le Messager choisit le prétexte de la disparition inattendue et brutale de l’un des proches collaborateurs ( le général Benae Mpecke) de Paul Biya pour présenter la menace de déstabilisation des institutions par un ennemi (un tueur invisible et sans pitié) : les attaques cardio-vasculaires. Oui, la République est sous la menace des attaques cardiaques et autres. Et pour cause, le régime Biya est d’abord un régime de vieux croulants et malades.