
Un des protagonistes de la crise en cours au Social Democratic Front (SDF) aborde ce sujet. Carlos Ngoualem, grand conseiller à la mairie de Douala et député suppléant état l’invité de la matinale d’ABK Radio émettant de Douala ce 28 Juin 2022. Signataire de la déclaration de Mbouda qui conteste les dernières nominations effectuées par le président national du SDF Ni John Fru Ndi le 7 Juin 2022, il est revenu sur les griefs émis.
L’ancien adjoint au maire de Douala 5ème soutient que les résolutions du Comité Exécutif National (NEC) ainsi que les statuts du parti ont été violés. Il relève que les violations sur les pouvoirs et fonctions du comité exécutif national son l’œuvre du Chairman John Fru Ndi. Il estime par exemple qu’il faut remplir la condition de l’ancienneté pour être membre du NEC. Carlos Ngoualem croit savoir qu’il n’y a pas eu les consultations préalables nécessaires pour conférer à ces nominations et cooptations une légitimité certaine.
Il répond aussi à ceux qui estiment que les signataires de la déclaration de Mbouda ne représentent rien. « Ce ne sont pas des « no name » qui ont signé la déclaration de Mbouda, mais des gens qui sont eux-mêmes capables de demander un certain nombre de réformes à l’intérieur du parti », réagit l’homme politique. Il indique que les contestataires déplorent la non présentation des comptes du parti et réclament un audit externe.
Selon l’élu de la capitale économique, le président ne peut prendre d’actes comme les nominations et les cooptations au NEC entre deux sessions de cet organe. Il souligne qu’au SDF, les décisions n’existent pas, plutôt les résolutions. Pour lui, Fru Ndi aurait dû consulter la base et la cellule des conseillers qui « est au-dessus du NEC ». Et de dénoncer des « nominations par embuscade opérées par des personnes tapies dans l’ombre et cherchent à mener des actions en profitant de l’état du Chairman un peu comme le Cameroun aujourd’hui où nous assistons aux hautes instructions ».
Ngoualem défend la position du groupe de militants auquel il appartient en ces termes. Pour lui, il n’ y a aucune raison de changer de posture tant que le régime que son parti combat depuis 30 ans est en place. « Rien n’a véritablement changé pour que l’opposition aussi change. Si entre temps il y avait eu une alternance à la tête de l’Etat, on aurait compris que l’opposition essaie de revoir sa stratégie, sa philosophie. Mais la même personne qu’on combattait en 1990 et en 1992 est encore au pouvoir. Je ne comprends donc pas pourquoi on demande à l’opposition de changer sa manière de lutter. L’opposition doit continuer de lutter de façon radicale parce qu’en face, nous avons un pouvoir dictatorial qui continue à agir de façon dictatoriale. Face à une dictature, il faut une opposition radicale », réagit l’opposant.