JO 2016 - Françoise Mbango: «Le Cameroun n’est plus capable de produire des athlètes de niveau international»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
DOUALA - 19-Aug-2016 - 14h45   73692                      
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Francoise Mbango Archives
La double médaillée d’or dresse le bilan de la participation du pays qui l’a fait reine au rendez-vous brésilien. Et se dit disposée à aider la fédération camerounaise d’athlétisme à mieux préparer les prochaines échéances.

Françoise Mbango Etone, la double médaillée d’or olympique de triple saut, note ses successeurs. Elle a fait le bilan de la participation camerounaise aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro chez notre confrère mamafrika.tv mercredi. Evoquant sa spécialité qu’est l’athlétisme, l’ancienne triple vice-championne du monde dresse un constat froid, mais comprend et encourage: «pour ce qui est du volet athlétisme, le constat à faire est simple, avec zéro médaille, c’est un échec, mais les athlètes ne sont aucunement en cause, ils ont fait ce qu’ils pouvaient avec les conditions dont ils disposaient. Je les félicite pour leur bel accomplissement et les invite à ne pas se décourager et à se remettre au travail».


L’autre constat que fait Françoise Mbango est que les performances des athlètes camerounais sont en baisse constante depuis …16 ans. Elle a constaté que de 2000 à 2016, le nombre d’athlètes ayant réalisé les minimas pour participer aux JO a diminué de plus de la moitié. De 10 en 2004, on s’est retrouvé à seulement 2 en 2012 et 2016. Puis le Cameroun est passé d’une médaille d’or olympique en 2008 à zéro en 2012 et 2016. «Ce sont là pour moi les signes inquiétants d’un déclin qui, si on n'y prend garde, se poursuivra. Cela veut dire concrètement que le Cameroun n’est plus capable de produire des athlètes de niveau international. Nous devons essayer de comprendre pourquoi et prendre des mesures correctives», préconise l’ex championne.


Pour elle, il est clair que si les athlètes ayant réalisé ces minimas ne bénéficient pas de l’encadrement optimal pour s’entrainer, pas seulement lors de l’année olympique «mais trois ou quatre ans avant»,  lorsqu’ils arrivent aux JO pour affronter les meilleurs  au monde dans leurs disciplines respectives, sauf exploit, c’est «mission impossible».Elle suggère dès lors d’ «essayer de comprendre pourquoi ils ne bénéficient jamais de conditions d’encadrement optimales prenant en compte les aspects physique, tactique et  mental».


La retraitée des pistes dit attendre des dirigeants de la Fédération camerounaise d’athlétisme qu’ils approfondissent ce travail d’analyse et de réflexion et qu’ils prennent les actions nécessaires pour entamer ce travail de reconstruction. Elle se porte d’ailleurs volontaire pour cette tâche. «Je suis ouverte et prête à servir mon pays là où il aura besoin de moi», déclare-t-elle.

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Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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