Revue de Presse du 20 Septembre 2004

Par | Cameroon-Info.Net
- 20-Sep-2004 - 08h30   60885                      
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Sans aucune surprise, l’actualité est marquée ces derniers temps par les préparatifs de l’élection présidentielle du 11 octobre 2004. Le fait nouveau cette semaine c’est que l’on connaîtra, dès ce mardi, la liste finale des candidats appelés à prendre part à la compétition.
Déclaration de candidature : une flopée de dossiers reçus au ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation Le déclic a été donné en fin de semaine dernière. Le scrutin en vue de l’élection du président de la République a lieu le 11 octobre prochain. L’annonce de cette date a été suivie d’une avalanche de déclaration de candidatures. Au soir du 16 septembre, dernier délai de recevabilité des dossiers, on a enregistré 33 candidats sur la ligne de départ : un peu trop pour le sérieux que l’on veut donner au scrutin. Le président sortant, est candidat à sa propre succession. Il aura en face d’autres citoyens qui ne cachent nullement leur ambition d’accéder à la magistrature suprême. Paul Biya a fait sa déclaration de candidature dans un message sur les antennes de la CRTV (l’office de radio et de télévision national). Il a commencé par dresser un bilan de son action « Nous avions promis de consolider la démocratie, de préserver la paix, l'unité et la stabilité, et de mettre l'économie camerounaise sur la voix de la croissance. Malgré des difficultés, nous avons pour l'essentiel atteint nos objectifs : la démocratie est effective, la paix a été préservée, le rayonnement de la diplomatie camerounaise est une réalité... » « Tout cela était prévisible et personne n’est surpris par la tournure des événements » écrit L’Action. Dans l’éditorial que signe le directeur de la rédaction de ce journal, on peut lire : « les principaux acteurs auraient pu néanmoins épargner aux spectateurs des épisodes précédents où se côtoyaient allègrement le faux suspense, le mélodrame, la crise de nerfs et de larmes, les trahisons imaginaires et les prétendues réconciliations… ». Christophe Mien Zok conclut son analyse en faisant remarquer qu’en annonçant à la nation qui l’a réclamée, sa candidature à l’élection présidentielle du 11 octobre prochain «le candidat du Rdpc propose d’aller plus loin, il vise plus haut et caresse de nouvelles ambitions dignes du Cameroun». Même si fondamentalement, on a tort de penser tout est gagné d’avance, Mutations dans son traitement de cette actualité démontre que «le parti au pouvoir a entièrement réussi sa programmation. D’un côté, l’opposition camerounaise donne l’impression de ne pouvoir jamais s’entendre à cause des intérêts particuliers de ses leaders. De l’autre, Ni John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya seront bel et bien sur la liste de départ le 11 octobre prochain face à Paul Biya. Seulement, contrairement à 1992, le chef de l’Etat sortant conserve toutes les cartes du jeu politique camerounais entre ses mains». Pour le quotidien de Haman Mana, « Au moment de la proclamation officielle des résultats, l’on ne devrait donc pas être surpris d’entendre le président de la Cour Suprême, Alexis Dipanda Mouelle, attribuer au candidat Paul Biya un score frôlant le plébiscite ». D’après La Nouvelle Expression, « La déclaration de candidature radiotélévisée du chef de l’Etat mercredi dernier suscite des interrogations sur les motivations réelles de l’homme du 6 novembre 1982. Car, l’argumentaire brandi, qui relève de l’archaïsme, ne saurait tout expliquer… Paul Biya aurait pu trouver des sujets plus intéressants et plus collés au quotidien de ses compatriotes qui ne demandent qu’à vivre dans la dignité. Dans un Etat où la démocratie commence par l’inscription libre et sans discrimination de tous les citoyens sur les listes électorales. Dans un Etat où les suffrages de tous les électeurs sont pris en compte et les procès verbaux des résultats de vote respectés. En réalité, le plus dur aujourd’hui pour le chef de l’Etat est de parvenir à rentrer dans l’histoire dans les termes qu’il aurait souhaités. Il a tellement eu d’occasions pour négocier une bonne sortie de la scène politique, à l’image de grandes figures historiques, que son ardent désir à conserver le pouvoir a terni. Aussi insaisissable qu’énigmatique, Paul Biya continue sa course interrompue pour égaler ou battre on ne sait quel record de longévité politique sans tenir compte des si nombreuses leçons de l’histoire ». Comme le relève Le Détective, «Paul Biya est resté égal à lui-même». Et la Coalition ? S’il y a un fait qui aura marqué l’actualité cette semaine au Cameroun c’est bien le clash observé au sein de la Coalition pour la réconciliation et la reconstruction nationales. De ce regroupement, on attendait un seul candidat, présenté d’ailleurs et peut-être à tort comme le candidat unique de l’opposition face au porte étendard du Rdpc. Malheureusement, la montagne a accouché d’une souris. Jusqu’à l’heure actuelle, John Fru Ndi et Adamu Ndam Njoya, les deux principaux poids lourds de la Coalition ont déposé chacun un dossier de candidature au Minatd. Les faits qui ont conduit à l’éclatement de la Coalition tel que rapportés par John Fru Ndi dans les colonnes de Cameroon Tribune sont les suivants: «Lorsque nous nous sommes retrouvés dès le départ, nous nous sommes dit que le moment venu, nous allions choisir parmi nous un candidat pour l’élection présidentielle. Nous avons ainsi mis sur pied un certain nombre de critères et même de procédures. Par exemple, les critères devaient être examinés par un collège électoral interne. Il était cependant prévu qu’on pouvait recourir à des personnalités extérieures pour nous aider à choisir. Lorsque nous avons adopté toutes ces conditions, nous nous sommes surtout dit que nous travaillions entre nous et que si nous ne parvenions pas à un consensus, on pourrait alors recourir à des avis extérieurs. Lorsque les premiers résultats sont donc sortis, nous nous attendions à aller à la deuxième étape lorsque mes collègues ont publié des résultats de ce qui n’était que provisoire. C’est pour cela que le Comité exécutif national a décidé que je dépose mon dossier de candidature en attendant que nous parvenions à un consensus avec la Coalition. Si nos collègues ont un brin de conscience et reviennent vers nous pour que nous poursuivions ce qui était en cours, nous restons ouverts à la candidature unique». Cette explication est également contenue dans la déclaration liminaire de leader du Sdf lue au cours d’une conférence de presse donnée à Yaoundé. Elle semble largement partagée par le desk politique de Mutations à travers le titre: «Adamou Ndam Njoya au forceps. Il a été désigné candidat de la Coalition. Au grand dam de John Fru Ndi». Dans tous les cas de figure -cet avis est partagé par Parfait Siki de L’Action : - « Les cadres du Sdf, experts et responsables des commissions au sein de la Coalition, n’ont pas empêché la mise à l’écart du Chairman. Ils semblent l’avoir facilitée ». Et de manière très ciblée Le Messager, précise: «Le leader du Sdf dit avoir été piégé par ses pairs de la Coalition, dont Issa Tchiroma, le président de la Commission de sélection du candidat unique». Selon Le Popoli, l’attitude de M. Fru Ndi «émietterait non seulement les forces de l’opposition mais donnerait du crédit aux thèses du Rdpc qui dit qu’en face il n’y a que des guignols, des danseurs». Au bout du compte, toute analyse faite, Aurore Plus sous la plume du directeur de cette publication croit pouvoir dire que «John Fru Ndi roule pour Paul Biya». Toutefois conclut La Nouvelle Expression - sur ce que le journal Le Détective appelle «l’inopérante embrouille de la Coalition» - la candidature unique de l’opposition est toujours à l’ordre du jour. «L’espoir demeure» peut-on lire à la une de l’édition du 17 septembre: «Le Sdf ne rejette pas la réconciliation. Le retour de France de Ndam Njoya attendu». Les autres prétendants… On n'en parle pas beaucoup. La raison est simple. Il faut attendre la fin de l’examen des dossiers de candidature par les autorités compétentes pour être fixé sur les candidats en lice. Mais certaines publications comme Mutations ont essayé de parcourir le contenu des projets de société proposés par les uns et les autres. Dans ce sens, on retient par exemple que le candidat «Hubert Kamgang - le panafricaniste - convoite Etoudi et propose une monnaie libre pour réaliser un miracle camerounais» Dans son programme, Anicet Ekane du Manidem qui était face à la presse mercredi dernier à Douala propose les 50 premières mesures, encore appelé Programme politique et économique du Manidem « Au plan politique, il affirme vouloir s’attaquer aux abus des droits de l’homme : abolition des sévices corporels et tortures qui ont cours dans les prisons et commissariats. Le Manidem projette aussi l’organisation des états généraux de la nation (une espèce de conférence nationale), le découpage du pays en quatre régions (le groupe de l’Extrême nord, du Nord et de l’Adamaoua, celui constitué par le Sud, le Centre et l’Est, le regroupement de l’Ouest et du Nord Ouest, le Littoral et le Sud Ouest pourront aussi former un même bloc homogène), le rapatriement des dépouilles de tous les Camerounais morts et enterrés à l’étranger pour de raisons politiques, ou encore le raccourcissement de la majorité à l’age de 18 ans. Des données politiques, qui dans un pays comme le Cameroun, conditionnement la mise en œuvre du volet économique. Quant au volet économique de son programme, Ekane Anicet estime qu’il y a suffisamment d’argent au Cameroun, en témoigne la gabegie dont fait preuve le président de la République au cours de ses nombreux séjours en Occident. Il est possible, dit Anicet Ekané, de penser à la " suppression de l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour tous les salaires de moins de 75.000 francs Cfa, de supprimer la Tva sur les factures d’eau et d’électricité des ménages, de supprimer les impôts au moment de la création d’une entreprise, ou encore pense-t-il, de ramener les impôts sur les Pme et Pmi (dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 millions de francs Cfa) à 15% au lieu de 38,5% actuellement appliqués». Garga Haman se présente comme un outsider dans la course au Palais de l’Unité. «L'ancien ministre de la Fonction publique, du Contrôle de l'Etat et de la Réforme administrative propose un projet de société qui aborde les différents aspects de la vie publique. Il propose ainsi un programme politique, un programme économique et un programme social et culturel. Sur le plan politique, le candidat de l'Add plaide pour une décentralisation politique et administrative. L'objet de la décentralisation est de transférer aux provinces et à la Région les compétences et les responsabilités nécessaires à une gestion efficace de leurs affaires propres. " Selon lui, il faudrait ajouter aux pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, deux " Autorités " (traditionnelle et informationnelle) et un Conseil d'Etat». Parlant du candidat de la Coalition Le Messager estime que « Adamou Ndam Njoya reste assez peu connu des Camerounais. Plusieurs de ses compatriotes trouvent son discours politique aérien et pas directement lié à leurs préoccupations quotidiennes. Beaucoup lui reprochent aussi d’être un leader régionaliste et de n’avoir pas favorisé l’émergence d’élus d’autres tribus dans son Noun natal… Il a toujours rappelé l’urgence de la moralisation de la société camerounaise. Son discours politique prône l’éthique et la rigueur ». Une « candidature » qui fait des choux gras de la presse c’est bien supposée ou réelle Edouard Akame Mfoumou,. Au cours de la réunion des leaders de la Coalition mardi dernier, l’ancien ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances a été proposé comme candidat par Sindjoun Pokam. Plus tard le même personnage (M. Sindjoun) a déclaré que « c’est une candidature qui n’a pas été rejetée. C’est une candidature qui a été classée parce qu’il n’y avait pas un certain nombre d’informations que seul, il pouvait donner » Par ce fait, reconnaît Aurore Plus, « Akame échappe à la prison de Kondengui où l’a précédé Edzoa Titus, un autre frère de Biya qui, parce qu’il avait osé défier l’Homme Lion, termine cette année son septennat dans les geôles de la SED (Secrétariat d’Etat à la Défense)». D’après La Nouvelle Expression Mila Asouté, transfuge du Rdpc a déposé son dossier de candidature à l’élection présietielle du 11 octobre prochain sous la bannière du Ralliement au changement pour la nouvelle République (Rcnr). Et pour boucler la boucle, L’Effort Camerounais apporte un éclairage sur les rumeurs qui ont couru faisant état d’une probable candidature du Cardinal Tumi. C’est clair aujourd’hui, l’archevêque de Douala n’est pas postulant à la présidence de la République. Du moins officiellement.




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