Revue de presse du 6 septembre 2004

Par | Cameroon-Info.Net
- 06-Sep-2004 - 08h30   60187                      
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La position du Sdf au sein de la coalition en rapport avec l’élection présidentielle à venir, les préparatifs du scrutin au sein des partis politiques et de l’Onel, la tenue de la commission mixte Cameroun-Nigeria… constituent l’essentiel des faits d’actualité qui ont le plus retenu l’attention de la presse nationale…
Présidentielle de 2004: Fru Ndi prend ses distances vis-à-vis de la coalition Selon toute vraisemblance, le laeder du Social Democratic Front projette de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. M. Fru Ndi va ainsi à l’encontre de la démarche arrêtée d’un commun accord par les principaux animateurs de la Coalition. Cette démarche vise à présenter un candidat unique pour «l’opposition responsable». L’on se souvient que c’est le journal Mutations qui, dès la semaine dernière, avait évoqué l’intention des militants du SDF de présenter un candidat à l’élection présidentielle. Cette option s’est précisée ces derniers jours. Dikalo qui affirme que «le président Paul Biya pourrait enfin sortir de son mutisme embarrassant en convoquant le corps électoral ce 09 septembre» et rapporte également dans son édition de jeudi dernier que «le comité exécutif national du Sdf a décidé d’investir Fru Ndi». A en croire La Nouvelle Expression et The Post, cette instance se prononcera définitivement ce 11 septembre lors du congrès extraordinaire. L’auteur de l’article , David Nouwou précise que «L’effervescence autour de cette question a meublé nombre de réunions des structures du Sdf ces derniers temps. Si beaucoup de militants se voulaient fidèles à la plate - forme que leur parti a signée avec la Coalition nationale pour la réconciliation et la reconstruction (Cnrr), et donc n’entendaient pas influencer son choix, d’autres par contre ont estimé qu’ils pouvaient anticiper en proposant leur Chairman national pour conduire ce regroupement face au candidat du Rdpc à l’élection présidentielle. D’où ces cascades de résolutions en l’espace de trois jours, issues des comités exécutifs provinciaux de l’Ouest, Nord-Ouest, Adamaoua, Nord et Extrême-Nord». Bien entendu, la décision du Sdf fragilise l’opposition. Les organes de presse sont nombreux à penser que le divorce entre Fru Ndi et la Coalition n’est plus qu’une question d’heures. Personne en tout cas ne croit aux déclarations de Adamou Ndam Njoya à la rédaction de Cameroon Tribune. Dans une interview qu’il a accordée au quotidien gouvernemental bilingue, le président de l'UDC (Union pour la démocratie au Cameroun) estime que «Nous n’avons pas de préoccupation majeure en ce moment, en dehors de celle relative à la bonne organisation du scrutin à venir. Pour le reste, ce sont des personnes qui écrivent ou commandent des articles dans les journaux qui parlent de malaise au sein de la Coalition. Or, certains articles de presse ignorent, par exemple, ce que la Coalition a fait jusque-là et projette de faire pour le développement de notre pays. C’est une façon délibérée de vouloir remettre en cause notre action pour détruire la Coalition». Sur la candidature de Fru Ndi, il déclare subtilement «Je sais que chaque parti a ses règles. Ce que j’ai compris, en lisant les statuts du SDF, c’est que pour être candidat, il faut être investi par le parti. Il y a donc une procédure. Autrement dit, même le chairman, le président national du SDF, ne peut pas se présenter comme tel à une élection sans l’aval de son parti. Ceci étant, il est connu que le SDF est membre de la Coalition et ce regroupement de partis a ses règles qu’il faut respecter pour que l’unité et l’esprit d’équipe qui ont prévalu jusqu’ici l’emportent». Certains leaders de la Coalition prédisent même déjà l’échec de l’action du Sdf. «Si Fru Ndi se présente, il sera battu par Biya» affirme Saidou Maïdadi Yaya, (transfuge du Sdf et actuel président de l’Alliance des forces progressistes) dans les colonnes du journal Le Popoli. Présidentielle 2004: les préparatifs organisationnels Visiblement, le souci est d’organiser un scrutin libre et transparent. Du côté de l’administration publique, le ministère de la communication a publié une série de quatre décisions relatives à la publicité des candidats à la prochaine élection présidentielle. Ces textes portent sur les conditions et les modalités d’affichage publicitaire; les conditions et les modalités de diffusion de la publicité audio-visuelle; les conditions et les modalités de diffusion de la publicité par les organes de presse écrite et certaines conditions de mise en ligne sur Internet des contenus cybernétiques. Selon le communiqué de presse publié à cet effet et relayé par Cameroon Tribune, « le ministre de la communication affirme que l’ensemble des mesures prises participe de la volonté et de l’engagement du chef de l’Etat, Paul Biya, d’assurer à travers une communication toujours plus libre, moderne et participative, les conditions optimales pour la transparence et l’équité du processus électoral au Cameroun » Le volet sécurité est pris en compte. A ce propos Mutations écrit: « Depuis quelques temps, les services de renseignements inondent la présidence de rapports alarmants. Tous concordent sur le fait que de graves menaces d’attentat pèsent sur les institutions de la République et des installations à caractère stratégique. Des responsables du haut commandement des armées que nous avons essayé de contacter se sont refusés à confirmer ou même à commenter ces renseignements. Mais de source proche d’une ambassade occidentale, il est établi que, à la demande de la présidence de la République, la direction générale de la recherche extérieure, la direction des renseignements militaires surveillent à la loupe les activités de Djeukam Tchameni d’une part, et de Ebénézer Derek Mbongo Akwanga, d’autre part». L’ONEL… L’Action rapporte que l’Observatoire national des élections a tenu les 2 et 3 septembre à Yaoundé une assemblée générale extraordinaire dont l’objectif est d’huiler les mécanismes en vue de l’élection transparente. Aimé Francis Amougou de Cameroon Tribune ajoute que cette assemblée à permis aussi de «Procéder à l’évaluation des formations dispensées aux membres des démembrements déployés sur le terrain depuis près d’un mois et examiner les dossiers des délégués à désigner dans chaque bureau de vote». Le titre à la une de La Nouvelle Presse vient cependant entacher l’honneur de l’Onel. La publication de Jacques Blaise Mvié titre en effet: «Maffia tribale: gabegie à ciel ouvert à l’Onel». D’après ce journal «François Xavier (président de l’Onel) entretient un vaste réseau tribal d’enrichissement illicite. 8 recrutés sur 10 sont originaires de son département au mépris des dispositions de l’organigramme. la distraction du budget est excessive…la machine des tripatouillages financiers est lancée». Bakassi: il y a tromperie sur la marchandise Une session de la commission mixte Cameroun-Nigeria s’est tenue cette semaine à Yaoundé. L’objectif était d’arrêter les modalités de transfert d’autorité dans la péninsule de Bakassi. A lire La Nouvelle Expression, on se rend compte que « Les parties camerounaise et nigériane tardent à s’accorder sur les modalités de transfert de souveraineté sur l’éponge à pétrole de Bakassi prévu pour le 15 septembre prochain d’ou un possible report des opérations de retrait nigérian… » Le journal de Séverin Tchounkeu explique que « Le géant voisin a en effet entrepris, avant, pendant et après la procédure à la Cour internationale de justice, d’entamer l’exploitation de blocs pétroliers situés dans le bassin litigieux. Une fois la décision arrêtée en faveur du Cameroun, le Nigeria se montre peu disposé à quitter ces zones déjà attribuées. Ceci explique, par exemple, les nombreuses négociations entre Jean Marie Atangana Mebara et Jackson Gaius Obaseki, l’ancien patron de la Nigerian National Petroleum Corporation, récemment limogé par Olusegun Obasanjo. Les raisons du doute. Plus grave, en dépit des déclarations réciproques de bonnes intentions entendues en juillet entre les présidents Biya et Obasanjo, la question de la démarcation de la frontière maritime (la plus disputée à l’évidence) est loin d’être tranchée du fait que toutes les cartes devant matérialiser le tracé définitif ne sont pas disponibles ou alors que celles qui sont disponibles ne paraissent pas satisfaisantes pour tout le monde… La question de la démarcation effective du retrait et de transfert de souveraineté sur la zone maritime riche en hydrocarbures est un enjeu de très grande importance pour le Nigeria. Outre le volet humain, il y a que l’incidence budgétaire direct d’un abandon de certaines zones sous exploitation sera difficile pour le gouvernement nigérian. Car, contrairement au Cameroun, l’Etat nigérian est un acteur majeur de l’exploitation pétrolière. A titre d’exemple, lors de la conclusion d’un contrat pour l’exploitation du gaz naturel liquéfié nigérian, l’Etat participe pour 49% dans ce consortium qui comprend Total, Technique et Shell » Sur le même sujet Mutations démontre qu’un : «nébuleux accord sur la gestion du pétrole serait la cause des atermoiements du Nigeria » Citant les sources de La Lettre du Continent, le quotidien de Haman Mana affirme que « malgré les démonstrations de gentillesses affichées à l'égard des autorités camerounaises, Abuja veuille continuer d'occuper l'Ouest de Bakassi, qui détermine la frontière maritime et, donc, l'accès aux champs pétroliers au large - au point "G"- qui met effectivement en transe les majors pétrolières de la région... » Faits et gestes des acteurs sociaux Etoudi. Encore des bruits de remaniement. Face à l’échec de l’initiative de pays pauvres très endettés – un fait largement traité par Mutations dans un article intitulé « Meva’a a-t-il vraiment démenti » - , Le Popoli se demande si un remaniement ministériel ne devrait logiquement pas intervenir d’ici l’élection présidentielle. Akame Mfoumou : Un retour entre Polar et Canular. Alors que, écrit La Nouvelle Expression, les performances économiques du Cameroun sont préoccupantes et que le pays se prépare à l’élection présidentielle, les allées du pouvoir bruissent de nouveau des “ nouvelles ” sur un retour aux affaires de l’ancien ministre d’Etat en charge de l’Economie et des Finances. Opposition. « Marche sans démarche », ce titre se retrouve dans un encart que publie L’Action. Pour Christophe Mien Zok qui signe l’article, la marche de la Coalition a eu lieu enfin mardi dernier. Paradoxalement, elle est passée complètement inaperçue. Les radios et les journaux ne s’y sont plus intéressés. A peine quelques brèves ou un bloc-photo ici ou là. "Puissent le pouvoirs publics comprendre une fois pour toutes que ces marches sont sans danger pour une raison : elles ne procèdent d’aucune démarche".




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