
Après la chanson, c’est désormais à travers les écrits que Corneille va s’exprimer. Le célèbre chanteur rwandais aujourd’hui de nationalité canadienne, connu pour ses tubes «Parce qu'on vient de loin» et «Seul au monde», a longtemps hésité avant de prendre la plume et dit avoir eu besoin de cinq années pour finir son autobiographie «Là où le soleil disparaît».
«Je savais qu'écrire cette douleur passée, c'était mettre des petites cuillerées de pili-pili (piment rouge, NDLR) sur la chair encore fraîche d'une plaie que je voulais à tout prix croire fermée», a-t-il confié à l’AFP. Cette plaie, c’est l'assassinat quasiment devant ses yeux de ses parents, frères et sœur. Un drame dont il est l'unique rescapé.
«Pour décrire ce moment atroce d'avril 1994, il a choisi de ne pas s’appesantir même s'il n'élude rien. Avec pudeur, il évoque la culpabilité du survivant, de celui qui n'a pas pu protéger sa petite soeur, et dialogue au fil des pages avec ses parents morts, leur demandant conseils et avis divers. Après le cauchemar, la résilience. C'est ce que raconte aussi Corneille, de son vrai nom Cornelius Nyungura, évoquant son parcours d'orphelin contraint à 17 ans de fuir le Rwanda (il n'y remettra jamais les pieds)», relate l’AFP.
Son histoire: né en Allemagne, où ses parents faisaient leurs études, Corneille passe son enfance au Rwanda. Sa mère est Hutu et son père Tutsi. Il a 17 ans lors du génocide rwandais. Un groupe armé entre dans la maison familiale le 15 avril 1994 et tue ses parents ainsi que ses deux frères et sa petite sœur. Corneille assiste au massacre, il survit, car il s'est caché derrière un canapé. Il s'enfuit au Zaïre à des jours de marche, et trouve un refuge chez un couple allemand ami de ses parents.