Chemuta Divine Banda est inquiet pour le sort des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) a exprimé son sentiment dans une « lettre ouverte » adressée le 22 mars 2019 au président de la République Paul Biya. Après lui avoir raconté le déroulement des pourparlers ayant conduit à la libération de la vingtaine d’étudiants enlevés à l’université de Buea, il s’interroge sur la capacité des forces armées camerounaises à remplir efficacement leur tâche dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. « Cet autre incident malheureux met en évidence l’insécurité généralisée dans les zones concernées. Aussi sommes-nous en droit de questionner l’efficacité des forces de défense et de sécurité déployées dans les zones de conflit. Déjà par le passé, nos forces de défense et de sécurité n’ont pu empêcher les attaques survenues au Sacred Heart de Mankon en août 2017, à la Presbyterian secondary school de Bafut en novembre 2017, à la Presbyterian secondary school de Nkwen en novembre 2018 ou encore à l’hôpital de district de Kumba en février 2019 », énumère Chemuta Banda. Il en conclut qu’il existe des complicités dans l’appareil sécuritaire. Des actes posés, croit-il par des personnes qui préservent des intérêts égoïstes. « Nous sommes en droit de penser que certaines personnes profitent de cette crise qui pourtant engendre des dommages incommensurables à l’ensemble des populations. Cette situation pourrait s’empirer si des mesures conséquentes et urgentes ne sont pas prises pour inverser la tendance », met-il en garde.

Le responsable du CNDHL rappelle que des rapports assortis de recommandations ont été adressés à Paul Biya. Il donne les références de quatre d’entre eux restés sans suite, selon lui. Ce qui l’a amené à produire la lettre ouverte dont nous rapportons les principales informations. Il réaffirme l’intérêt pour son Comité de conserver la confiance des populations qui attendent de lui qu’il continue de jouer son rôle qui est de favoriser le dialogue et la coopération entre les parties dans l’optique de trouver une solution durable à la crise. Chemute Divine Banda ajoute : « ayant déjà rencontré certains leaders des groupes dissidents dans le cadre de nos missions d’observation et d’investigations sur le terrain, nous sommes aujourd’hui convaincus qu’ils vont coopérer pour qu’une issue pacifique soit trouvée aux problèmes qui se posent ».