Invité depuis le 27 mars 2019 par son homologue russe au premier sommet Russie-Afrique, Paul Biya ne participera à cette rencontre qui s’ouvre ce 22 octobre à Sotchi. Et pour cause, le chef de l’Etat, selon des sources concordantes, recevra le ministre français des affaires étrangères et de l’Europe, Jean Yves Le Drian, attendu ce 22 octobre à Yaoundé. Les deux hommes se rencontreront le 23 octobre au cours d’une audience accordée par Paul Biya à Le Drian, émissaire d’Emmanuel Macron.
Hasard de calendrier ou simple coïncidence ? En tout cas, Paul Biya a préféré zapper Poutine pour recevoir le ministre des affaires étrangères français. Un choix imposé par l’Elysée, soupçonne-t-on, pour l’éloigner de Moscou, de plus en plus influent en Afrique, où la coopération russe s’est intensifiée. Notamment sur le plan militaire avec une présence en Centrafrique. Présence mal perçue par la France dans son pré-carré qui manœuvre pour ne pas y perdre ses intérêts.
C’est donc pour des raisons géostratégiques que le voyage de Paul Biya a été annulé. Là o^toute l’Afrique est attendue pour nouer des partenariats avec la Russie, l’une des grandes puissances mondiales. Le chef de l’Etat aurait-il fait autrement au risque de prendre la France sur son dos ? Visiblement non, au moment où les rapports entre les deux pays tendent à se rechauffer. La France étant un partenaire historique du Cameroun. La venue de Le Drian à Yaoundé intervient près de deux semaines après le tête à tête Macron-Biya à Lyon en marge de la conférence de reconstitution du Fonds de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Paul Biya devrait encore rencontrer Emmanuel Macron du 11 au 13 novembre à Paris à l’occasion d’un forum sur la paix auquel il est convié par son homologue français.