Cameroun - Election du maire de Bangangté: Le RDPC donne des instructions au Préfet pour l’adoubement d’Éric Niat, fils du président du Sénat

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 16-May-2021 - 12h44   9323                      
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Eric Niat Archives
Le parti au pouvoir propose le 19 mai 2021 comme nouvelle date de l’élection du maire.

Quand aura lieu l’élection du nouveau maire de la commune d’arrondissement de Bangangté et surtout qui en sera le chef de l’exécutif ? Cette question préoccupe les populations de cette ville, chef-lieu du département du Ndé, région de l’Ouest.

Le 12 mai 2021, l’ancien ministre Clobert Tchatat, mandataire du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) dans le département, a adressé une lettre au Préfet du Ndé, Ernest Ewango.

«J’ai l’honneur de vous faire savoir que la hiérarchie du parti RDPC saisie, a au cours d’une réunion de concertation tenue le 12 mai 2021 au Comité Central, instruit que le calme et la discipline soient de rigueur au sein du conseil municipal du Bangangté, en mettant strictement en œuvre les conclusions des consultations internes organisées les dimanche 2 mai 2021», écrit le représentant du parti au pouvoir.

Tchatat suggère au Préfet d’«envisager de convoquer une nouvelle session afin que l’élection du maire se fasse dans un climat désormais apaisé», écrit l’ancien membre du gouvernement, proposant la date du mercredi 19 mai 2021.

Lettre de Clobert Tchatat au Préfet du Ndé (c) Capture d'écran

Malaise

Depuis le décès du maire Jonas Kouamouo en mars dernier, la commune de Bangangté n’a pas de chef de son exécutif.  L’élection du nouveau maire, initialement programmée le 3 mai, a été reportée au 6 mai. Mais une fois encore, le préfet a dû repousser le scrutin à une date ultérieure.

C’est que, la majorité des 40 conseillers municipaux de cette mairie s’opposent au choix du RDPC, porté sur Éric Niat, fils de Marcel Niat Njifenji, président du Sénat et deuxième personnalité du pays.

La dernière session, celle du 6 mai, a avorté suite à la présentation en salle de la candidature d’Eveline Nana, une conseillère municipale, élue du RDPC, qui ne se reconnaissait pas dans les instructions de son parti. Cette dernière semblait bénéficier de la confiance de la majorité des conseillers municipaux. Un peu embarrassé, le préfet a dû, au mépris de la loi, renvoyer l’élection.

La correspondance du mandataire du RDPC au Préfet du Ndé est perçue au sein de l’opinion comme une tentative de passage en force.

«C’est une sortie inopportune», a estimé le journaliste Edmond Kamguia, sur le plateau de ‘‘Droit de Réponse’’, émission diffusée le 16 mai sur la chaîne privée Equinoxe Télévision. «Cela confirme la collusion, l’influence du parti-Etat sur des autorités administratives», a regretté notre confrère.

Auteur:
Fred BIHINA
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