Cameroun - Incarcération de Maurice Kamto et ses partisans: La France demande à Yaoundé de laisser les opposants s’exprimer

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Feb-2019 - 13h21   17725                      
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Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à Niamey, au Niger, le 23 décembre 2017 AFP/ludovic MARIN
Paris se dit «préoccupée» par la situation de Maurice Kamto et à celle de ses militants, écroués à la prison de Kondengui.

Les thuriféraires du pouvoir de Yaoundé ne vont pas apprécier ! La France s’est prononcée sur l’incarcération de Maurice Kamto et de plusieurs dizaines de ses partisans à la prison de Kondengui à Yaoundé. «Nous sommes préoccupés par ce développement judiciaire et restons attentifs à la situation de M. Kamto et à celle d'environ 200 de ses partisans qui sont détenus», a déclaré la directrice de la communication et porte-parole du ministère français des Affaires Etrangères, au cours d’un point de presse le 13 février 2019.

«L'opposition camerounaise, dont il est l'une des figures, doit pouvoir s'exprimer librement, dans le respect de la loi» a conclu Agnès Von der Mühll. Avant cette sortie, la France s’était déjà dit «préoccupée» et «attentive» à la situation de l’opposant camerounais et à celle de ses militants.

Le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et environ 200 de ses soutiens politiques, militants et sympathisants ont été arrêtés les 26 et 28 janvier 2019 à Douala et dans plusieurs autres villes du pays. Yaoundé leur reproche d’avoir organisé, au mépris des interdictions des autorités, des marches «pacifiques» le 26 janvier à travers le pays. Le gouvernement fait également un rapprochement entre ces manifestations et les actes de vandalisme perpétrés dans les ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin le  26 janvier.

Présentés au Tribunal Militaire de Yaoundé le 12 février 2019, Maurice Kamto et ses proches ont été inculpés pour «rébellion» et «insurrection». Des infractions passibles de la peine de mort. Le même jour, ils ont été placés sous mandat de détention provisoire à la prison de Kondengui. Leurs avocats dénoncent un procès politique dont l’objectif est d’écarter le principal adversaire du Président Paul Biya.

Fred BIHINA

 

 

 

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Fred BIHINA
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