Il a tenu à sa promesse. Depuis le 16 octobre dernier, Abel Elimbi Lobe a volontairement démissionné de son poste de conseiller municipal à la mairie de Douala 5. Sa démission intervient le jour même de l’échéance des cinq ans de mandature préalablement dévolus aux conseillers municipaux, avant la prorogation de cette mandature décidée en juillet dernier par le chef de l’Etat, Paul Biya.
L’ancien membre de la cellule de communication du SDF, démissionnaire de ce parti en 2016, n’est pas « en accord avec les raisons qui ont déterminé le chef de l’Etat à proroger le mandat des conseillers municipaux », a-t-il justifié dans sa missive adressée à Gustave Ebanda, maire de la commune de Douala 5. Il poursuit en « considérant que la récurrence du non-respect des calendriers électoraux relève de la mauvaise gouvernance dont je n’entends pas tirer profit ». Depuis son départ du SDF, Elimbi Lobè siégeait dans ce conseil communal sans étiquette politique. Sa démission, conforme aux dispositions de l’article 51 de la loi n°2004-18 du 22 juillet 2004, lui donne désormais suffisamment de temps pour commenter l’actualité politique, dont il est devenu l’un des analystes plus ou moins appréciés du public.
Très acerbe contre son ancien parti dont il a décrié la corruption et le manque de transparence, Elimbi Lobè l’est aussi envers toute l’opposition. Au point où certaines de ses analyses ont parfois étonné ses détracteurs, le soupçonnant d’entretenir des liens avec le régime de Yaoundé. Ce fut notamment le cas au cours de la campagne présidentielle du 7 octobre dernier. Las d’appeler à une coalition de l’opposition pour espérer battre le chef de l’Etat sortant, Elimbi Lobè avait finalement appelé le peuple à sanctionner l’opposition en refusant de voter pour elle.