Le dirigeant camerounais de l'opposition, Maurice Kamto, acclamé pas ses sympathisants après sa libération à Yaound AFP/STRINGER
Le Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun a regagné la capitale politique où il réside dans la soirée du 26 février 2020, de retour d’une tournée en Occident, après une halte remarquée à Douala, où il a également fait foule.
A Yaoundé comme à Douala, Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a débuté son échange avec ses nombreux militants et sympathisants par le même rituel: l’hommage aux victimes des massacres de Ngarbuh, après s’en être offusqué. Devant sa résidence au quartier “Santa Barbara”, dans l’arrondissement de Yaoundé I, où il a été conduit dès son arrivée dans la capitale par une foule très nombreuse, il n’a pas dérogé à cette règle.
Une minute de silence a été observée en hommage aux citoyens de cette localité du Nord-ouest, tués le 14 février dernier, «qui est le jour de la Saint-Valentin, le jour de l’amour. S’il y a des gens qui peuvent dormir en paix avec cela, moi j’en suis incapable», s’est épanché Maurice Kamto.
Il regrette que jusqu’à ce jour, le régime en place n’ait pas encore décrété un deuil national à la suite de cette tragédie. En insistant sur l’opportunité d’une intervention urgente de la communauté internationale pour résorber la crise dans les regions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’ex ministre délégué à la Justice fixe désormais le cap vers un combat pour la réforme du système électoral.
«Notre deuxième victoire va être d’obtenir que dans ce pays, le système électoral, permette au peuple camerounais d’exercer sa souveraineté, c’est-à-dire de désigner librement qui est-ce que vous voulez pour diriger le Cameroun. C’est seulement de cette façon que nous pouvons éviter la violence ou la guerre dans notre pays. Nous allons le faire dans la paix. Ça prendra le temps que ça prendra, mais nous allons le faire. C’est le chemin le plus difficile», a t-il déclaré.
Maurice Kamto a également évoqué le sujet des prisonniers politiques, actuellement en détention dans les prisons du pays. Il a appelé à la liberation de ses camarades emprisonnés pour leur opinions politiques, mais également des leaders anglophones favorables à la secession, dont Sisiku Ayuk Tabe. «Les problèmes politiques se règlent politiquement et non par la justice», argumente le leader du MRC.
Kamto été accueilli le 26 février 2020 en triomphe avec son état-major, après une tournée en Occident à la rencontre de la diaspora camerounaise. De retour au bercail, l’on a pu observer, comme lors de leur passage en France, aux Etats-Unis ou au Canada, une mobilisation remarquable des sympathisants de cette formation politique, en l’occurrence dans son fief du parti à Douala.
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