Cameroun - Présidentielle 2018/Calixte Beyala (Ecrivaine) sur Vision4: «Je dis et je répète, Kamto n’a pas gagné ces élections»

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 05-Jul-2020 - 07h55   9671                      
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Calixthe Beyala Archives
La célèbre romancière de 58 ans réitère que Paul Biya du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais est le seul vainqueur de cette élection, et invite l’opposant camerounais à se préparer pour l’échéance de 2025.

Près de deux ans après l’élection présidentielle de 2018, le sujet n’a pas  totalement disparu du fil d’actualité politique au Cameroun. On en reparle très souvent, notamment dans les rangs des partis de l’opposition, et du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) en l’occurrence, qui n’a de cesse de psalmodier que son leader, Maurice Kamto, a gagné cette élection.

Une thèse régulièrement battue en brèche par les militants et sympathisants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Mais pas que. Des éminences grises, au sein de la société civile, à l’instar de la célèbre romancière Calixte Beyala, croient également savoir que Paul Biya ne pouvait perdre ce scrutin, à la lumière de l’essaimage de son parti sur le territoire.

« La réalité simple est là : le RDPC, en tant que parti, émaille tout le territoire. Donc, il est presqu’impossible aujourd’hui de battre totalement ce parti. Sauf à changer totalement les règles. Je dis et je répète, Kamto n’a pas gagné ces élections. S’il avait gagné ces élections, je l’aurais effectivement dit. Donc, il faudrait être malhonnête, et dire que Kamto a gagné ces élections pour paraitre démocrate ? Eh, beuh non, il a perdu ces élections. Je suis désolée, il les a perdues. Il faudrait qu’il se prépare pour 2025. Peut-être qu’il aura notre soutien. Vous savez, en matière politique, il n’y a pas d’ennemi, il n’y a que des circonstances qui peuvent faire qu’on soit des amis politiques, soit des adversaires politiques », a déclaré l’auteure de « Les Honneurs perdus », dans le programme « Regard’Artistes », diffusé le vendredi 3 juillet 2020 sur la chaine privée Vision4 TV.

Elle lève cependant un équivoque, et martèle que ses prises de positions politiques ne lui confère pas pour autant un penchant vers tel ou tel parti, et invite les acteurs de la classe politique à respecter ces positions d’une figure de la société civile dont elle se revendique.

« Si dire que Paul Biya a gagné ces élections, c’est être totalement contre les autres, alors allons-y. Même ceux qui n’aiment pas Paul Biya reconnaissent qu’il a gagné ces élections et que toutes ces histoires de président de fait, ou de président élu, ce sont des imbroglios qui ne permettent pas au Cameroun d’avancer (…) Je n’ai pas de carte de parti politique. Mais quand on vient me provoquer, je vous attaque, que vous soyez du parti au pouvoir, que vous soyez de l’opposition. Je suis un écrivain, j’ai des idées, mais je ne suis pas partie prenante d’un parti politique. Je suis de la société civile », renchérit Calixte Beyala.

Elle se positionne comme une féministe rompue à la défense des droits de femmes, et en tant que telle, Beyala n’entend pas se résigner face aux frustrations et aux attaques d’internautes des réseaux sociaux, qu’elle dit avoir subies depuis son retour au Cameroun.

« Si eux, estime que, parce que je ne dis rien, d’un côté comme de l’autre, ça veut dire que je suis de l’autre côté, alors quand on vient me provoquer –c’est exactement ce qu’ils font en permanence-, je vais vous répondre de la plus violente des manières possible, à savoir, je porte plainte devant les tribunaux », ajoute-t-elle encore.

Au sujet de la détention de notre confrère Paul Chouta, écroué à la Prison centrale de Kondengui, suite à une plainte de l’écrivaine pour « diffamation », Calixte Beyala croit savoir qu’il revient au procureur de la République de juger de l’opportunité ou non de sa mise en liberté.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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