Cameroun - Protection de l’environnement: Péril sur les marécages de la Dibamba (Littoral)

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 03-Apr-2020 - 17h49   2985                      
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Course de pirogue Archives
Ces écosystèmes disparaissent progressivement sous d'énormes masses de terre versées par des industriels en quête d’espace.

Un désastre écologique se profile à l’horizon dans la localité de Dibamba, située à la sortie Est de la ville de Douala. Les zones marécageuses qui constituent l’essentiel de la superficie de cette petite bourgade située dans le 3e arrondissement de la capitale économique, disparaissent progressivement sous des tonnes de terre versées par des industriels.

Le phénomène est plus accrue aux lieux dits deuxième entrée du complexe sportif de Japoma (venant de Yassa), au niveau du pont sur la Dibamba et au-delà. Plusieurs hectares de cet écosystème ont déjà disparu. Au grand dam des défenseurs de la nature.

«Les marécages sont non seulement des écosystèmes très fragiles mais aussi très riches en diversité faunique et floristique. Leur destruction constitue donc une menace pour notre milieu de vie. La disparition des espèces animales et végétales vivant dans ces milieux aquatiques crée un déséquilibre naturel et dans le cas d’espèce, la disparition de cet écosystème», a confié Edouard Yougouda, le délégué régional de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable du Littoral, à nos confrères de Cameroon Tribune en kiosque ce vendredi 3 avril 2020.

Toutefois ces considérations d’ordre éthique ne semblent pas être du goût des opérateurs économiques  qui continuent d’aménager ces espaces pour implanter leurs futures entreprises, et ce au mépris de la loi qui interdit de construire dans  les zones marécageuses.

«Les marécages relèvent du domaine public. Et les domaines publics sont susceptibles d’appropriation ou de mise en valeur. On interdit à toute personne de construire sur le sur le domaine public naturel de marécage», affirme Jean Claude Ndaya, le délégué régional des Domaines et du Cadastre et des Affaires Foncières du Littoral interrogé par nos confrères.

«Les gens font des remblais non autorisés. Après ils demandent des titres fonciers sur ces remblais avec dans la plupart des cas la complicité de nos collèges géomètres», a-t-il ajouté.

Face à cette mortification de la nature, les autorités administratives font montre d’un laxisme déconcertant qui selon elles, tient du fait qu’elles sont débordées.

«Au niveau de la Dibamba, il y a le titre foncier n0 139 qui a une superficie de 1007 hectares et qui longe la Dibamba. C’est un espace marécageux. Quand notre brigade s’y rend, de gros bras interdisent l’accès à ce site», souligne Jean Claude Ndaya.

Les riverains regardent avec méfiance cette industrialisation progressive des marécages, mais s’inquiètent cependant du jour où la nature décidera de reprendre ses droits.

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
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