Cameroun - Régionales 2020: Aucune femme n’a été élue à la tête d’une région

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Dec-2020 - 17h05   11907                      
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Une marche du RDPC archives
La parité genre n’a pas été respectée à l’occasion de la désignation des présidents des Conseillers régionaux le mardi 22 décembre 2020.

A l’observation des résultats des élections à la présidence des Conseils régionaux, aucune femme n’a été portée aux nues. Les présidents des dix régionaux sont tous des hommes, et pour la majorité presqu’absolue, des militants du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), à l’exception du Dr Mohamadou Dewa, le patron de l’Adamaoua, qui est cadre de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP).

On est tenté de parler de Conseils régionaux aux pelotons «misogynes», tant la parité genre n’a été nullement prise en compte lors des sessions de plein droit tenues le mardi 22 décembre 2020 sur le territoire national.

Un détail qui n’a pas échappé au président du Front des Démocrates Camerounais (FDC), Denis Emilien Atangana, qui note au-delà de cette omission délibérée du RDPC, l’absence des jeunes à cette haute fonction également. «Aucune femme, aucun jeune, président du conseil régional c'est inacceptable. Comment peut-on demander aux gens d'avoir l'expérience alors que nous sommes dans un pays où les retraités et les 60 ans en montant cherchent le travail plus que leurs enfants qui curieusement sont en retraite», s’offusque-t-il.

Ce détail n’a pas également échappé à l’honorable Nourane Fotsing, du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN). «Dix présidents de régions, tous des hommes dans un pays où les femmes représentent 54% de la population. C'est le plus Grand scandale de l'année 2020 ! Et les ODD (objectifs de développement durable) d'ici 2030 que nous avons ratifiés ! Pure misogynie ! Je suis outrée !», a-t-elle réagi sur son compte Facebook.

On dénombre huit femmes au total dans les exécutifs des conseillers, et la plus haute fonction occupée par une femme est celle de premier vice-président, à l’Ouest avec Julienne Pepelie Madjoupe, et à l’Est avec Jeanne Meng. Il est des femmes comme des jeunes, qui ont été ignorés à la tête des Conseils. Pourtant, à l’Est, un nom revenait sur toutes les lèvres, celui de Blaise Moussa, l’actuel directeur des affaires générales du ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative. Mais l’ex délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bertoua, Alphone Wouamane Mbelé, lui a été préféré.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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