L’année 2020 va bientôt rentrer en gare. Quelques jours avant la transition vers l’année 2021, le Mouvement Réformateur (MR), un parti politique de l’opposition, a tenu à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur pour faire une évaluation de la vie sociopolitique et économique au Cameroun au courant de cette année. C’était le samedi 19 décembre au cours d’un déjeuner de presse à Yaoundé. Les «Réformateurs» ont dans leur rétrospective émis des regrets quant au délitement de la situation sécuritaire dans le pays, avec notamment le conflit armé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le président du MR, Samuel Billong, a dans son discours, déploré que les Camerounais de ces deux régions aient été «abandonnés», dans un contexte marqué par «la prolifération des actes barbares les plus abjectes de la guerre civile», référence faite à titre d’illustration au massacre des écoliers du Mother Francisca International Bilingual Academy de Kumba (Sud-Ouest). Le MR relève également pour le déplorer que le «statut spécial» sorti des résolutions du Grand Dialogue National demeure dans les tiroirs, alors qu’il est présenté par les pouvoirs publics comme la panacée à la crise. «Le gouvernement ne s’empresse donc pas à mettre en œuvre sa solution miracle. De surcroît, il s’interdit toute négociation du cessez-le-feu avec les compatriotes armés», ajoute Samuel Billong.

Ce parti politique du centre gauche, a également passé aux peignes fins la gestion par le gouvernement de la pandémie de Coronavirus, qui aura constitué un véritable frein à l’économie et au développement du pays, depuis la survenance du premier cas au Cameroun le 6 mars 2020, conjuguée aux multiples crises sécuritaires que traverse le pays. «Les effets de ces crises … ont été désastreux tant pour la situation économique de notre pays qui est entré en récession avec un taux de croissance négatif d’environ 3 points et un taux d’exécution du BIP (Budet d’Investissement Public) de l’ordre de 50%, que pour les ménages dont le pouvoir d’achat ne cesse de baisser avec la poursuite de la destruction des emplois et l’absence de soutien de l’Etat».

 Le MR regrette que la gestion de la pandémie ait été embrigadée dans des querelles politiques au détriment des populations, qui en ont payé le lourd tribut. «Face à la pandémie du Coronavirus qui a bouleversé le monde entier, nous avions l’opportunité de nous unir, de faire front pour mieux protéger nos concitoyens face à un ennemi invisible comme ça se fait de bon sens mais les dissensions politiques et la voracité des uns et des autres, chacun voulant gérer ses fonds du Covid-19, l’on emporté sur la protection de la vie de nos concitoyens», dépeint le président du MR.

Au sujet de l’élection des conseillers régionaux du 6 décembre 2020, pour laquelle ce parti avait déjà marqué sa désapprobation, Samuel Billong pense que le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au pouvoir en a fait «une compétition électorale dont le seul but en définitive a été l’élargissement de son club de soutiens en calmant le désenchantement de certains de ses militants recalés lors du double scrutin de février».

Pour mémoire, le MR, créé au milieu des années 2000, a relancé ses activités politiques au mois de mai 2020, après une longue période d’hibernation.