ELECAM, ça passe

Par Aimé-Francis AMOUGOU | Cameroon Tribune
YAOUNDE - 20-Dec-2006 - 08h30   62191                      
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Le projet de loi a été adopté hier avec trois autres textes du gouvernement au cours d’une plénière marquée par la sortie des députés du SDF.
L’ordre du jour épuisé, le rideau est immédiatement tombé hier sur les travaux de la session extraordinaire ouverte le 14 décembre dernier. La plénière de clôture, présidée par Cavaye Yeguié Djibril, a vu l’adoption de quatre projets de loi dont celui, très attendu, portant création, organisation et fonctionnement de " Elections Cameroon ", l’organe indépendant devant désormais assurer la gestion de l’ensemble du système électoral. La discussion générale et l’adoption des projets de loi, examinés dans le fond au sein de la commission des Lois constitutionnelles et celle des Affaires économiques, s’est faite sans les députés du social Democratic Front (SDF). Les élus du parti de Ni John Fru Ndi ont exprimé leur position avant la phase réservée à la question préalable alors que l’on s’apprêtait à ouvrir la discussion générale sur le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 16 décembre 1991 fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée nationale. " Nos consciences de représentants du peuple ne nous permettent pas de siéger avec vous aujourd’hui pour participer à cette mascarade ", a déclaré Joseph Banadzem, le porte-parole d’un groupe parlementaire qui, comme un seul homme, s’est levé, enfilé l’écharpe et entonné l’hymne national avant de quitter l’hémicycle comme dans une procession. Les travaux se sont poursuivis, en toute sérénité. De l’avis général, il a été reconnu que les projets de loi fixant certaines modifications des conditions d’élection des députés, d’une part, et des conseillers municipaux, d’autre part, sont de " bonne nature ". Mais, les députés, toutes tendances confondues, ont, à l’instar de Ferdinand Ndinda Ndinda du RDPC, exigé du ministre d’Etat, ministre de l’Administration et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, des explications supplémentaires. D’abord, sur les raisons du passage de la caution des candidats à la fonction de député de 50 000 à 500 000 F.Cfa. Ensuite, sur la durée de la convocation du corps électoral qui sera désormais de 90 jours, et enfin, comme l’a noté le député UPC, Charly Gabriel Mbock, sur la " notion de crédibilité de la fonction de député qui repose sur le pouvoir de l’argent ". En réponse, le Minatd a précisé que la caution augmente dans le but d’éliminer " les candidatures fantaisistes " et de " crédibiliser la fonction parlementaire ". Par ailleurs, a ajouté Marafa Hamidou Yaya, " la campagne électorale est une donnée permanente qui prend effet dès que l’on est élu ". C’est dans cette ambiance que les textes de loi ont été discutés article par article, votés et adoptés. Le point d’achoppement est cependant venu de l’article 42 de la loi, qui stipule que toutes les dispositions antérieures sont abrogées et qui, à l’alinéa 3, affirme que l’Onel et l’administration " continuent à exercer leurs fonctions respectives non encore transférées à Elections Cameroon. Des doutes que le Minatd a su lever. Les députés ont également demandé, avant le vote proprement dit, que le gouvernement donne à la Représentation nationale les assurances selon lesquelles toutes les dispositions sont prises pour la garantie du caractère indépendant de Elections Cameroon.




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