France: L'ancien président Jacques Chirac est mort

Par Paul AUBRIAT avec Frédéric DUMOULIN | AFP
YAOUNDE - 26-Sep-2019 - 23h22   12849                      
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Jacques Chirac AFP
L'ancien président Jacques Chirac, "que nous aimions autant qu'il nous aimait", selon les mots d'Emmanuel Macron aux Français jeudi soir, est mort dans la matinée à son domicile parisien à l'âge de 86 ans.

Paris (AFP) - L'ancien président Jacques Chirac, "que nous aimions autant qu'il nous aimait", selon les mots d'Emmanuel Macron aux Français jeudi soir, est mort dans la matinée à son domicile parisien à l'âge de 86 ans.

L'homme d’État omniprésent dans quatre décennies de la vie politique française et internationale s'est éteint "dans la matinée, à son domicile" de la rue de Tournon (VIe arrondissement), "très paisiblement, sans souffrir, et entouré de sa famille", a annoncé à l'AFP son gendre Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac.

Celui qui n'apparaissait plus en public depuis plusieurs années fut deux fois président de la République, deux fois Premier ministre, trois fois maire de Paris, fondateur et chef de parti, ainsi que ministre à répétition à partir de l'âge de 34 ans.

Les hommages ont afflué aussitôt après l'annonce du décès de celui qui occupa l'Élysée de 1995 à 2007, apogée d'une vie tout entière consacrée au pouvoir, avant d'affronter la maladie pendant de longues années.

Le président Emmanuel Macron, qui a renoncé à se rendre à Rodez, où il devait lancer le débat national sur les retraites, s'est adressé à 20h00 au pays dans une allocution télévisée, rendant hommage à "un homme d’État que nous aimions autant qu'il nous aimait".

"Jacques Chirac était un grand Français, libre" qui était "un "amoureux taiseux de notre culture" et qui "aimait profondément les gens", a souligné le chef de l’État. "Jacques Chirac était un destin français", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron s'est ensuite rendu, accompagné de son épouse Brigitte, au domicile de Jacques Chirac à Paris, près du Sénat, pour se recueillir devant la dépouille de l'ancien président de la République.

Une journée de deuil national en hommage à l'ancien chef de l’État se tiendra lundi et un service solennel lui sera rendu ce jour-là, à midi, dans l'église Saint-Sulpice à Paris.

L’Élysée a ouvert ses portes dès jeudi soir pour que les Français puissent exprimer leurs condoléances, jusqu'à dimanche inclus. Un recueil est mis à disposition dans le vestibule d'honneur du palais.

Le Premier ministre Édouard Philippe s'est dit "très ému et un peu nostalgique", en évoquant "un homme qui a compté dans la vie du pays".

"C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui", a commenté Nicolas Sarkozy, son successeur immédiat à l'Élysée, tandis que François Hollande saluait "un combattant" qui "avait su établir un lien personnel avec les Français".

De l'étranger, la chancelière Angela Merkel a salué "un formidable partenaire et ami", et le président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a considéré qu'"aujourd'hui, l'Europe perd une de ses figures de proue, la France un grand homme d'État et moi un ami fidèle".

Dans le monde politique français, une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale, ainsi qu'au Sénat, où le décès a été annoncé en séance. La Tour Eiffel s'est éteinte à partir de 21h00.

- "Une part de la France qui s'en va" -

La disparition de Jacques Chirac est "une part de la France qui s'en va", a estimé son dernier Premier ministre Dominique de Villepin, qui a dit "pleurer" celui à qui il doit "son engagement en politique".

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a salué un président "capable de s'opposer à la folie de la guerre en Irak".

 

Paul AUBRIAT avec Frédéric DUMOULIN, AFP

 





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