Nanou ne se définit pas comme chanteuse, mais plutôt comme « artiste » eu égard à son ancien métier de décoratrice d’intérieur, coiffeuse à domicile, diplômée en hôtellerie. Fan du Rapp et du reggae, Nanou fait plutôt du soukouss, zouk, makossa, bref la musique afro africaine qui composent l’essentiel de sa discographie...
« Tourne moi ça » Titre phare de cet album mené de main de maître par son frère Lapiro de Mbanga, épaulé par Bobby Nguimé, Conti Billong, le programmateur et le preneur de son n’est autre Jean Paul Ndongo, le clavier de Kassav. Cet album autoproduit par elle même ne lui a pas fait que des amis. " Il faut aller jusqu’au bout des choses " dit-elle.
Cameroon-Info.Net : Présentez-vous en quelques mots.
Nanou Chanelly : Je suis camerounaise d’origine, mère de 3 enfants, j’ai trouvé mon métier, celui d’artiste. Il y a une quinzaine d’années que je suis installée en Europe. Je viens de sortir mon premier album, et pour finir, je suis la sœur à Lapiro de Mbanga.
Cameroon-Info.Net : La musique est désormais une affaire de famille ?
Nanou Chanelly : Disons oui, parce que mon frère est musicien pro depuis bientôt 20 ans, son soutien fut très précieux dans la réalisation de cet album.
Cameroon-Info.Net : Il y a bientôt deux mois, votre frère Lapiro nous annonçait déjà la sortie de cet album. Quelles sont les motivations qui vous ont poussé dans cette aventure ?
Nanou Chanelly : Tout d’abord l’amour que j’ai pour la musique. Il est bien vrai que quand je suis arrivée en Europe, certains problèmes ont pris le dessus sur la musique, mais comme on naît artiste également, cela n’étais plus qu’une question de temps, disons aussi que ma fille qui est aux USA m’a beaucoup encouragé dans ce sens là, sans oublier mon look.
Cameroon-Info.Net : Comment avez-vous vécu l’expérience du studio d’enregistrement ?
Nanou Chanelly : Le studio, c’était vraiment très difficile, je m’énervais beaucoup, à chaque fois qu’on me reprenait, je pensais que ces personnes voulaient me ridiculiser, pourtant c’était pour mon bien. Je suis consciente du travail qui reste à faire. Au final, j’ai beaucoup appris.
Cameroon-Info.Net : Vous chantez aussi en pidjin comme votre frère, en vous positionnant comme : Don Nga (J’entends une vulgaire) Comment expliquer cela pour une fille de milliardaire ?
Nanou Chanelly : Je m’attendais à celle là. Le Pidjin je l’ai appris à la zone Anglaise du Cameroun où j’avais fait des études. Chanter pour moi en Pidjin n’a rien à voir avec le fait d’être fille de, j’avais envie de le faire, c’est ce qui me venait du fond du cœur, et rassurer, vous pas de rapport, pas d’influence de Lapiro.
Cameroon-Info.Net : Dans « Complices », votre premier titre, le message s’adresse à la fois à votre soupirant, et à vos « Sœurs » qui misèrent, expliquant votre vie, vos voyages, ce qu’on a pensé de vous, la rue, la feymania (Escroquerie). Les doutent-ils de votre réussite ?
Nanou Chanelly : (Elle se redresse) On n’est jamais assez préparer avec nos frères. Evidement je chante pour ceux qui misèrent quelque soit le lieu, Cameroun, France, Angleterre etc.…Notre présence massive en Europe est économique. Je demande donc à tout ce monde de travailler dur, de gagner leur vie comme ils peuvent sans toutefois aller voler. N’écoutez pas les « ont dit ». La finalité est d’avoir les moyens. Aujourd’hui quand vous en avez, les interrogations surgissent du genre : « qu’est ce qu’il a comme diplôme, il est là depuis quand, …etc. » Faisons abstraction à tout cela car l’argent n’a ni couleur, ni odeur.
Cameroon-Info.Net : Qu’est ce qui vous a tant fait voyagé ?
Nanou Chanelly : J’aime l’aventure, j’aime découvrir c’est tout.
Cameroon-Info.Net : « Tourne moi ça comme au pays, donne moi ça comme au premier jour » titre far ; de quoi s’agit t’il ?
Nanou Chanelly : (Rires) Il s’agit tout simplement de l’histoire du vécu des premiers moment d’une rencontre. Quand un homme vous drague pour la première fois, tout est beau, la première, fois, on se donne à fond, il y a un bonheur et une intensité parfois indescriptible. Pour faire simple, c’est faire l’amour comme au premier jour.
Cameroon-Info.Net : Cela se donne comment au pays ?
Nanou Chanelly : (Eclats de rires) Ici en France c’est mou, on vous parle d’abord de Café, ensuite ciné, trop de protocole autour. Pourtant au pays, ceux sont les poissons braisés, les poulets et autres, et quand on se retrouve dans la chambre c’est l’apothéose, vous êtes sur un nuage. En tout cas au pays c’est plus beau.
Cameroon-Info.Net : Expliquez-nous le troisième titre : « J’en ai mare » Qui semble dire qu’en Europe on est prêt à tout pour réussir, surtout quand on a pas de Papiers (Titre de séjour) ?
Nanou Chanelly : C’est une chanson qui touche les Africains en règle générale, J’évoque avec acuité les difficultés que nous rencontrons ici, je parle de nos angoisses. C’est vrai que sans Papiers on ne peut rien faire, on ne peut même pas se soigner. Il nous arrive de faire des choses incroyable pour s’en sortir, et généralement on craque, en ce demandant ce qu’on fait là, au moins au pays, vous avez un chez vous, vous pouvez manger. C’est ce sentiment de frustration que j’exprime dans cette chanson avec les animations de Bobby.
Cameroon-Info.Net : Dans le titre : « Capable », le rôle que vous attribuez à la femme est un peu réducteur non ?
Nanou Chanelly : Je ne pense pas pourquoi ? Ah oui c’est vrai ; mais ne prenez pas les morceaux comme cela. Je dit quelque part que : « la femme est faite pour être câliner, et pour monter dessus ». Elles en ont besoin certes. Mais dans l’ensemble nos hommes disent : « Je t’aime », et ce je t’aime se limite aux cadeaux, sorties. Pour moi c’est pas aimer, c’est pour cela que je dit : « si tu es capable emmène la chez le Maire et l’affaire est bouclée »
Cameroon-Info.Net : Quel a été votre apport dans les mélodies et les arrangements ?
Nanou Chanelly : Sur le plan musical, j’apprends encore, j’ai confié tout ce travail à Lapiro. Néanmoins, je demandais parfois qu’on ajoute certaines choses comme les animations pour rendre la chanson plus vivante.

Cameroon-Info.Net : Où peut-on vous voir en spectacle ?
Nanou Chanelly : Je ferai quelques apparitions au Titan club, place de Clichy ce mois-ci pour les Parisiens, sinon le programme de promotion est entrain de se mettre en place.
Cameroon-Info.Net : Avez-vous un plan de carrière ?
Nanou Chanelly : Pas encore.
Cameroon-Info.Net : Quand Nanou ne chante pas que fait-elle ?
Nanou Chanelly : Les week-end je m’occupe de mes enfants qui sont à l’internat, jusqu’au Lundi, le reste du temps, je m’entraîne, je chante aussi au restaurant Waza à Paris.
Cameroon-Info.Net : Vos qualités ?
Nanou Chanelly : Je suis très généreuse, je fais bien la cuisine, j’aime la propreté.
Cameroon-Info.Net : Vos défauts ?
Nanou Chanelly : Je suis très nerveuse, je m’attache beaucoup en amitié, et lorsque je suis déçue, je deviens très désagréable. On dit assez souvent que je manque de modestie, parce que je sais que je suis belle (esquisse un petit sourire).
Cameroon-Info.Net : Qu’est ce qui vous attire chez les autres ?
Nanou Chanelly : J’aime les gens attentifs, j’adore les hommes qui ont de la personnalité, du caractère.
Cameroon-Info.Net : Qu’est ce que vous détestez chez les autres ?
Nanou Chanelly : La mythomanie, je déteste aussi ceux qui parlent beaucoup pour ne rien dire.
Cameroon-Info.Net : Le mot de la fin ?
Nanou Chanelly : La vie de nos jours est très difficile ; je dirai tout simplement qu’on doit aller au bout des choses, croire en ce qu’on fait, dire ce qu’on pense, il n’ y a pas de fatalité, Dieu aime tout le monde.
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