Tchock du Pays: Percussionniste de talent

Par | Cameroon-Info.Net
Paris - 23-Sep-2002 - 08h30   54458                      
1
"... Chanter le Bikutsi en Bassa est originale, c’est aussi mettre en avant notre diversité, qui fait de nous un pays très riche sur le plan culturel... "
A l’heure où la musique camerounaise revient tout doucement à son niveau, nous avons reçu ‘le Patriarche’ , qui donne des couleurs et du tonus à l’assiko, qui bat de l’aile depuis la retraite de Bikoko Aladin. Encadreur sportif chez les jeunes de l’Espérance Paris 19ème, Tchock nous parle de l’une de ses passions. Cameroon-Info.Net: On vous appelle le Patriarche pourquoi? Tchock du Pays: Depuis le jeune âge, on m’a toujours appelé ainsi. Quand je suis arrivé en France, ceux qui m’ont recueilli ont continué à m’appeler ‘Patriarche’, sans que je ne sache la véritable raison. Cameroon-Info.Net: Certains artistes sont peinés quand on leur demande s’ils ont une autre activité que la musique. On se rend compte que vous en possédez plusieurs. Quelle est votre véritable passion? Tchock du Pays: Je pense que nous venons en Europe pour chercher quelques chose. Si on ne le trouve pas dans le milieu artistique, on peut le trouver ailleurs. Ensuite, quand on est chef de famille, il faut se lever chaque matin pour pouvoir fournir du lait. La musique et le football sont mes véritables passions. Cameroon-Info.Net: Sur votre pochette se trouvent également les photos des enfants. Est-ce les votre, et pourquoi sur la pochette? Tchock du Pays: Je ne pourrai vivre sans enfants. Les enfants pour moi c’est du bonheur, c’est la richesse, c’est la joie. A travers eux, je trouve tout ce que je veux. Cameroon-Info.Net: "Liwô" (les pleurs) votre troisième titre sur votre dernier album, pourquoi ‘les pleurs’, alors que la chanson est très rythmée? Tchock du Pays: Je l’ai voulu ainsi. Quand je regarde le passé, tous ceux qui sont parti, toute la jeunesse terrassée par cette grave maladie, on ne peut qu’avoir les larmes, d’où «Liwô». Cameroon-Info.Net: Les mélomanes pensent que vous avez modernisé l’assiko, qui est votre rythme far, alors que vous auriez pu suivre Samson chaud gars, où Bikoko Aladin (NDLR pionniers de l’Assiko) référence de ce rythme. Tchock du Pays: Ceux qui ont pour habitude de rester dans le passé peuvent le penser. Je pense qu’il faut évoluer. L’Assiko est une musique comme toute les autres. C’est vrai que le rythme toujours utilisé n’est autre que les troncs percés. Si aujourd’hui nous avons réussi à le développer, je pense que c’est un plus. Nous devons plutôt être contents. Cameroon-Info.Net: Quand on écoute "femme", premier titre, on voit tout de suite l’emprunt des rythmes étrangers. Faites vous partie de la nouvelle génération qui pensent que la musique n’a plus de frontière, qu’on peut introduire d’autres rythmes tout en gardant l’authenticité de la musique locale? Tchock du Pays: Bien entendu, nous ne pouvons pas vivre quoi que nous disions sans chercher ailleurs. Là nous sommes sur le Net, il y a une dizaine d’années nous ne connaissions pas internet. Nous devons évoluer, tout en gardant bien entendu nos valeurs. Cameroon-Info.Net: Pourquoi avoir chanter le Bikutsi en langue Bassa? Tchock du Pays: Le Bikutsi en Bassa ! Nous disons du Makoulé, du Bolbo. Au Sénégal ou au Mali c’est le Balam, et à l’Ouest du Cameroun, c’est du Manganbeu ; donc c’est une musique universelle. Chanter le Bikutsi en Bassa est originale, c’est aussi mettre en avant notre diversité, qui fait de nous un pays très riche sur le plan culturel. Cameroon-Info.Net: Quelles sont vos idoles dans la chanson camerounaise? Tchock du Pays: Meka Apolinaire, Medjon Messon, Bikoko Aladin, Néllè Eyoum, Dikoumé Bernard. Ils sont presque tous décédés ; mais ils m’ont donné tellement de joie. C’est aussi eux qui m’ont donné le courage, et l’amour de la musique. Cameroon-Info.Net: Où peut-on se procurer votre album? Tchock du Pays: A Paris chez Koulname, jeune boite de distribution, au Cameroun chez Emiza productions, pour tout autre renseignement, contacter Radio Cameroun Yaoundé, et demander monsieur Roger Nzeze. Cameroon-Info.Net: Un mot sur la prestation des Lions lors du Mondial? Tchock du Pays: Un peu déçu comme tout le monde. Il y a eu des problèmes de coatching lors du match contre l’Allemagne. Sinon un lion reste un félin, cette équipe nous a fait rêver, c’est notre fierté. Cameroon-Info.Net: Quelques questions à la Pivot; Vos qualités? Tchock du Pays: l’observation, l’endurance, la patience, l’écoute, je dirai aussi l’amour parce que sans amour, on ne peut pas exister. Cameroon-Info.Net: Vos défauts? Tchock du Pays: je suis impulsif. Cameroon-Info.Net: Ce qui vous attire chez les autres? Tchock du Pays: Rien! nous avons tous deux bras et deux pieds, le combat est pour tout le monde. Ce n'est pas de l’orgueil, rien ne m’attire chez les autres. Cameroon-Info.Net: Que détestez-vous chez les autres? Tchock du Pays: L’injustice, la jalousie et la haine. Cameroon-Info.Net: Avec quelle personnalité aimeriez- vous dîner en tête-à-tête? Tchock du Pays: Nelson Mandela a qui j’aimerai tant dire des choses. Cameroon-Info.Net: Le plus grand champion pour vous? Tchock du Pays: Sur le plan footbalistique, Roger Milla. Cameroon-Info.Net: Un dernier mot? Tchock du Pays: Je remercie tous ceux qui m’ont encadré, tous ceux qui m’ont donné un verre d’eau, je ne cesserai jamais de les remercier, Bakan Daniel Théophile qui m’est resté fidèle, mes parents, malgré tout ce qu’ils peuvent penser, je suis toujours leur fils. J’aime mes compatriotes, et je suis fier d’être camerounais.




Dans la même Rubrique