Cameroun - Entrepreneuriat: Le taux de mortalité des PME est de plus de 70%

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 09-Dec-2016 - 14h28   49887                      
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Immeuble BC-PME à Douala Archives
Plus de 7 sur 10 entreprises crées de 2010 à 2015 n’ont pas survécu jusqu’au mois de mai 2016.

Selon des résultats de l’étude menée par le Camercap-Parc sur le dispositif de suivi de la mortalité des Petites et Moyennes Entreprises (PME), sur les 40 500 entreprises créées dans les centres de formalités mis en place par le Gouvernement, une seule sur quatre a survécu au bout de la cinquième année. Ces chiffres se basent sur les données du fichier de la Direction Générale des Impôts, mis à jour en mai 2016. «N’étant pas connues de l’administration fiscale, nous admettons qu’une telle entreprise n’a pas d’existence légale, donc ne vit plus», a précisé Barnabé Okouda, lors de la présentation des résultats.

D’après Le Quotidien de l’Économie du 9 décembre 2016, l’une des raisons évoquées pour justifier cette mortalité précoce tient à la forme juridique. D’après les résultats de l’étude, les Établissements (Éts) présentent le taux de disparition le plus élevé avec plus de 82%. Plus de 7 sur 10 entreprises crées de 2010 à 2015 n’ont pas survécu jusqu’au mois de mai 2016. «Les ÉTS sont créés à la circonstance ou à l’occasion sans véritable vocation d’entreprise et donc de durabilité. Un parent ou ami promu gestionnaire de crédit crée ou suscite la création d’une structure gérée par son épouse, sa petite amie ou son frère», dénonce l’étude.

53% des Éts créés, présente «un lien incestueux avec la commande publique», indique le rapport. Ainsi, ces Éts sont généralement des entreprises unipersonnelles, dans les «mallettes», créées essentiellement pour réaliser la commande publique, sans créer des emplois ou de la valeur. On remarque une forte concentration des Éts à Yaoundé, notamment 16 820 sur 19 070 entreprises. Selon le Camercap-Parc, les sociétés anonymes (SA) et les Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL) présentent le taux de survie le plus élevé, soit 64%, soit un taux de mortalité de 36%.

La ville de Douala présente un taux de survie de 59%. Bafoussam observe un taux de survie de 34%. «Mon souci le plus ardent est de voir l’ensemble des acteurs s’approprier ces résultats et d’en faire des outils de prise de décision pour améliorer la survie des PME qui constitueront des leviers pour la croissance et les emplois décents», a souhaité Louis Paul Motaze, le ministre de l’Économie de la Planification et de l'Aménagement du Territoire.

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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