Cameroun - Gouvernance forestière: Le Cameroun continue la sensibilisation autour de l’utilisation de l’Open Timber Portal, une plateforme qui promeut la transparence dans le secteur forestier

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Dec-2020 - 14h00   4464                      
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le bois exporté Internet
Un atelier a été organisé à cet effet le jeudi 10 décembre 2020 à Yaoundé.

Depuis de nombreuses années, le secteur forestier camerounais est gangrené par de nombreux problèmes qui privent l’État du Cameroun et les entreprises qui opèrent dans la légalité des dividendes qu’ils sont en droit d’attendre d’un secteur pourtant économiquement porteur. Corruption, évasion fiscale, exploitation illégale, violation des lois sur l’exportation, et non-respect des aires protégées sont quelques-unes des tares qui ont fait leur nid dans la gouvernance forestière. Pour tenter d’extirper le secteur  de la mouise dans laquelle elle est plongée depuis des lustres, la Wolrd Ressources Institute en partenariat avec diverses organisations a mis sur pied L’Open Timber Portal (OTP), une plateforme numérique de gestion de données, qui promeut la transparence dans la gestion des ressources forestières.

Au Cameroun, elle est opérationnelle depuis 2019, avec un succès relatif. Car même si notre pays est la deuxième nation la plus active au monde sur cette plateforme Web avec 600 utilisateurs, il reste néanmoins que plusieurs entreprises privées font encore preuve de circonspection en ce qui concerne leur adhésion à ce nouveau processus. D’où l’urgence d’une sensibilisation plus accrue. C’est pour répondre à cette nécessité qu’un énième atelier de sensibilisation et d’échanges a été organisé le 10 décembre 2020 à Yaoundé.

Lors de cette autre réunion de concertation à laquelle ont assisté plusieurs représentants d’entreprises privées spécialisées dans le commerce du bois et des responsables de la gestion de l’OTP, il était question de consulter le secteur privé sur le fonctionnement et l’utilisation de la plateforme, avec un intérêt certain sur la liste des documents publiés et la gestion des données des observateurs indépendants, et enfin analyser la compatibilité de l’OTP avec les systèmes de traçabilité interne mis en place par les entreprises.

D’après Djeagou Achille, l’un des principaux responsables de la gestion de l’OTP, l’atelier susmentionné a également été organisé afin que «les acteurs prennent le temps de bien comprendre le dispositif. Parce que le secteur forestier est un secteur sensible. Il y a plusieurs acteurs qui s’y mêlent. Donc il faut se rassurer que leur adhésion va les conforter dans leurs positions. Parce qu’ils ont également un rôle économique à jouer. Il ne faudrait qu’ils adhèrent à des structures qui vont ternir leur image», a-t-il déclaré. Et d’ajouter qu’«on essaie de les sensibiliser, les persuader sur l’importance de l’outil au jour le jour. Parfois on envoie des interlocuteurs différents qui leur permettent de comprendre, et après les entreprise se retrouvent en conseil au sein de l’entreprise pour décider si ça vaut la peine de se lancer dans le processus».

Même si le processus d’adhésion semble lent, son importance n’est plus à démontrer car selon Achille Djeagou «l’outil est beaucoup utilisé au niveau du marché. Étant donné que les meilleures ventes se font au niveau du marché international. Il s’agit donc d’une manière d’améliorer son image à l’international».

Au sortir de l’atelier, les différentes parties prenantes ont consenti à fournir une liste de documents à mettre à jour sur la plateforme, elles ont également soumis des propositions de mesures à prendre pour la gestion des données fournies, enfin, un état de la compatibilité de l’OTP avec les systèmes de traçabilité interne mis en place par les entreprises a été réalisé.

Pour mémoire, l’OPEN Timber Portal a été lancée au Cameroun le 18 mars 2019. Pour être plus précis, «l’OTP compile des informations sur l’exploitation forestière, provenant de 3 sources. La première est administrative, car tous les producteurs de bois enregistrés, les limites des permis et les contrats de concession sont extraits directement de la base de données de l’administration. La seconde source concerne les exploitants forestiers qui publient volontairement des informations selon une liste standard de documents de conformité. Et la troisième source regroupe les tierces parties. Dans cette dernière catégorie, les observateurs indépendants des forêts et les ONG soumettent leurs observations de non-conformité présumée», indiquent nos confrères du magazine Investir au Cameroun.

 

 

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
 @T_B_D
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