12 juillet 2010 -12 juillet 2020. Il y a 10 ans, mourrait  dans un grave accident de la circulation aux Etats-Unis, le journaliste Puis Njawé, fondateur du quotidien Le Messager. À l’occasion de ce triste anniversaire, une messe d’action de grâce pour le repos de son âme  a été organisée ce dimanche 12 juillet 2020 en la paroisse Christ-Roi de Tsinga, située dans l’arrondissement de Yaoundé 2.

Une  célébration à laquelle ont pris part tout le personnel de Le Messager de Yaoundé en compagnie de quelques membres de la famille biologique du pionnier de la presse indépendante en Afrique francophone, précise le journal dans son édition du 13 juillet 2020.

Dans cette  édition, essentiellement consacrée à Pius Njawé, l’actuel directeur de publication du journal, Jean-François Channon, rend un bel hommage à son défunt patron. «Je ne sais pas où je trouve la force en ce moment pour coucher ces quelques mots sur du papier, ni comment je parviens à rendre hommage au patron, au partenaire, à l’ami et au camarade que tu étais pour nous. Nous gardons aussi de toi, cette noble obsession: le combat pour les libertés. L’amour de la plume à l’encre du changement. Ton combat pour l’érection de la presse camerounaise est un lourd héritage pour la jeune garde qui rend éternellement grâce au Très-Haut pour avoir été à l’école de la légende que tu resteras. Arrêté 126 fois, emprisonné dix mois entre décembre 1997 et octobre 1998, tu as aussi subi trois tentatives d'assassinat. Trente ans de combat, 30 années durant lesquelles tu n’as jamais renoncé à ta liberté de parole», écrit-il.

«Militant dans l'âme, tu deviens une référence en Afrique et dans le monde…Editorialiste courageux et iconoclaste, journaliste influent, démocrate intransigeant et débatteur pugnace, tu as lutté pour que l’Etat lâche sa mainmise sur ce cadre légal qui permettait des abus en tout genre, aux menaces de mort proférées à l’encontre des journalistes en passant par l’emprisonnement, les brimades et les vexations de toutes sortes. Tu as fait couler l’encre de ta plume pour que le peuple sorte du commandement politique et se libère du joug de la conservation du pouvoir».

«En conscience, nous journalistes du Messager, nous tes disciples, jurons de continuer le combat: celui de se défaire des jougs de régimes autoritaires et totalitaires où désordre et misère font le lit de l’arbitraire et de la violence», soutient le journaliste.

Pour rappel, en juillet 2010, Puis Njawé avait pris part à une Convention de Cameroon Diaspora for Change (CAMDIAC) aux Etats-Unis. «Après avoir déjeuné avec Jean Bosco Tagne-un des principaux organisateurs de la Convention-, en compagnie de certains autres participants et organisateurs de la Convention de la CAMDIAC à laquelle il avait participé avec brio deux jours plus tôt-samedi 10 juillet-à Washington DC, Pius N. Njawe prit place à bord (assis sur le siège avant près du conducteur) d’une Berline Lexus couleur crème arrivée de Virginie».

«Ce véhicule (conduit par Éric Wandeu), envoyé par Lucas Kemeni l’ami et plus que frère de Pius N. Njawe, a pour mission de conduire le directeur de publication du quotidien Le Messager en Virginie où il allait rendre visite à sa fille. Et, c’est au cours de ce voyage que le drame s’est produit vers 14h55’ (19h55’ au Cameroun) à BowersHills, une localité de Norfolk au Sud-Est de l’État de Virginie, lorsqu’un camion semi-remorque a percuté la Berline Lexus, au niveau du siège avant où se trouvait Pius Njawé», relate  l’ancien directeur de publication de Le  Messager, Honoré FOIMOUKOM, aujourd’hui basé aux Etats-Unis d’Amérique.