Cameroun - Lutte contre les violences faites aux femmes: Les riveraines de la SOCAPALM dénoncent des cas de viol et de maltraitance

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 28-Sep-2017 - 12h18   8922                      
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Les femmes réunies autour du RADD pour dénoncer les violences subies autour des grandes plantations. G. IVAHA
Les femmes riveraines de la Société Camerounaise des Palmeraies (SOCAPALM) ont donné un point de presse mercredi 27 septembre 2017 à Yaoundé, pour dénoncer le non-respect du cahier de charge de la société française, les agressions sexuelles des hommes en tenues chargés de la sécurité, et l’accaparement des terres.

Mercredi 27 septembre 2017 à Yaoundé les femmes riveraines de la Société Camerounaise des Palmerais (SOCAPALM) et se sont réunies face à la presse pour dénoncer les violations des droits humains qu’elles subissent au quotidien. Venues de plusieurs localités, entre autres de Dibombari dans la région du Littoral, à Kribi dans la région du Sud, ou encore de Mudemba dans la région du Sud-Ouest, ces femmes soutenues par le Réseau des acteurs du Développement Durable (RADD), ont raconté les atrocités qu’elles vivent autour des palmeraies. A Dibombari par exemple, «la SOCAPALM a réquisitionné toutes les terres et tous les palmiers à huile, même ceux qui appartenaient aux autochtones. Nous n’avons pas d’eau potable. Nous n’avons pas d’espace pour cultiver notre propre nourriture. Les femmes sont régulièrement victimes de viol, surtout par les militaires en charge de la sécurité autour de la société», témoigne une riveraine de la palmeraie.

Avoir une noix de palme dans ces localités est un crime passible d’emprisonnement pour vol. Certains peuvent écoper jusqu’à deux ans de prison ferme pour avoir été surpris en possession de quelques noix de palme. Affamés, les jeunes filles se livrent pratiquement à la prostitution et les jeunes garçons au vol et à la consommation de la drogue. La SOCAPALM est accusée de ne pas respecter le cahier de charges. «Nous n’avons pas d’hôpitaux, nous n’avons pas d’écoles pour nos enfants. Nous ne pouvons pas cultiver sur nos propres terres et nous devons marcher des kilomètres entiers pour se procurer à manger. En plus les localités voisines qui nous ravitaillent en vivres sont excessivement chères», se plaignent-elles en cœur. Les hommes quant à eux, majoritairement oisifs s’adonnent à l’alcool frelaté accompagnés par leurs épouses la plupart du temps. Les palmeraies entourent les caveaux familiaux et les cases.

Le RADD qui accompagne ces femmes dans leur lutte a lancé une pétition sur le plan national et international: «Que cessent toutes sortes d’abus sur les femmes autour des grandes plantations de monoculture d’arbres». «Les femmes sont fouillées jusqu'à leur intimité, violentées, torturées et trainées en justice parce qu’elles détiennent quelque noix de palme ou de l’huile même si ces noix viennent de leurs propres plantations de palmiers à huile, alors que ces noix constituent la base de leur alimentation, certaines sont violées à l’intérieur et autour des champs et les violeurs restent impunis…», énumère entre autres la pétition. Selon Marie Crescence Ngobo, Secrétaire exécutif du RADD, au bout de 40 000 signatures, la pétition sera déposée sur la table des décideurs. Ce sera le 8 mars 2018.

 

 

 

 

 

 

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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