Cameroun - Mesure: Une nouvelle règle sanitaire bloque les exportations de cacao et de café au port de Douala

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 06-May-2020 - 14h26   2647                      
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Exportations des produits camerounais Archives
Le Groupement des exportateurs cacao et café (GEX) a saisi le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), le 23 avril 2020, pour remédier à cette situation préjudiciable à ces deux filières.

Dans la lettre adressée au MINADER, Gabriel Mbaïrobé, le secrétaire permanent du GEX, Jean Dikoume, s’insurge contre le «blocage des exportations de cacao et de café suite à l’entrée en vigueur de l’arrêté conjoint n° 00022/Minader/Minfi du 4 avril 2019 fixant les frais des opérations d’inspection et de certification sanitaires ainsi que les modalités de gestion des revenus issus desdites opérations».

A l’analyse, explique le GEX, cette nouvelle mesure génère une augmentation des frais d’inspection de l’ordre de 87 à 175% en valeur relative. Soit une hausse globale de 100 500 FCFA pour l’exportation d’un conteneur de 20 pieds de 25 tonnes de cacao, avant et depuis l’entrée en vigueur dudit arrêté. Un surcoût de frais dû à une introduction de nouvelles opérations à la charge des usagers, que sont: l’inspection et la fumigation des conteneurs vides.

Une situation qui crée des désagréments pour ces deux filières en croissance. D’après le Conseil interprofessionnel du cacao et du café, la production commercialisée du cacao a été en hausse de 4,2 % par rapport à la saison précédente, pour s’établir à 264 253 tonnes.  Le prix d'achat bord-champ a atteint le niveau record de 2 000 FCFA en 2018. Pour le GEX, «les impacts de cette nouvelle procédure sont actuellement très préjudiciables aux filières cacao et café de notre pays. Depuis quelque temps, nous recevons des récriminations de nos membres qui portent à la fois sur les retards importants accusés dans le traitement des dossiers au niveau du poste de police phytosanitaire du port de Douala et sur les grandes difficultés à faire face à la très forte augmentation des frais d’inspection et de certification phytosanitaire. Cette situation se traduit aujourd’hui par un arrêt des exportations de cacao et de café au port de Douala», rédige Jean Dikoume.

A en croire le GEX, les délais de traitements administratifs qui représentaient déjà en moyenne 70% du temps nécessaire à l’accomplissement des formalités phytosanitaires, contre 30% en moyenne pour le traitement proprement dit, se sont considérablement rallongés. Une situation due au fait que les opérations de collecte sous quittance trésor sont désormais exécutées avant l’effectivité des opérations et la vérification des quittances d’étapes dans les dossiers est faite avant la signature des documents exigibles.

Cette situation d’engorgement, déplore le GEX, n’est pas sans conséquence sur la qualité des produits ainsi bloqués, l’impérieuse nécessité pour les exportateurs de respecter leurs engagements contractuels internationaux, la gestion onéreuse des risques de contrepartie et le rapatriement des devises. «Eu égard à la gravité de la situation exposée, nous sollicitons votre implication dans ce dossier afin d’y apporter en urgence une réponse appropriée. Nous vous saurions particulièrement gré des instructions qu’il plairait de donner en vue (…) de suspendre l’application pour les filières cacao et café, de la procédure de collecte des recettes relatives à l’inspection et à la certification phytosanitaire», suggère le GEX. La réponse du MINADER est vivement attendue.

 

 

 

Auteur:
Frédéric NONOS
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