Cameroun - Sangmelima: Après les émeutes, les jeunes dénoncent leurs souffrances

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 12-Oct-2019 - 13h23   6396                      
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Ville de Sangmelima Archives
Manque d’emplois, sous-représentativité dans les cercles de décision etc. les jeunes du chef-lieu du département du Dja-et-Lobo crient leur colère.

Après 48 heures agitées, le calme est revenu à Sangmelima, au Sud du pays. Ce vendredi 11 octobre 2019, les activités économiques tournaient de nouveau à plein régime.

On pouvait apercevoir les mototaxis, principal moyen de transport dans cette ville, chef-lieu du Dja-et-Lobo, département d’origine du Président Paul Biya. Les commerces ont aussi rouvert.

Les appels au calme des autorités ont donc été entendus. Le gouverneur de la région du Sud, Félix Nguele Nguele a tenu une réunion de crise avec les élites, les représentants des différentes communautés vivant dans la ville, les responsables des organisations de jeunes ainsi que des leaders de syndicats de mototaxis. Les uns et les autres ont convenu qu’il fallait tourner la page des évènements tristes des 9 et 10 octobre 2019.

L’assassinat d’un jeune conducteur de moto, originaire de la ville, a donné lieu à des émeutes qui ont nécessité un renfort des forces de l’ordre parties de Yaoundé et d’Ebolowa.

Des commerces appartenant aux ressortissants de communautés étrangères ont été saccagés ou pillés, sous prétexte que le meurtre aurait été commis par des membres desdites communautés.

Ras-le-bol

Les jeunes en ont profité pour exprimer mécontentement suite à ce qu’ils considèrent comme un manque de considération à leur égard. Ils se sont exprimés dans un reportage diffusé dans la soirée du 11 octobre sur la chaîne Equinoxe télévision.  

«Il n’y a aucun gars du Dja-et-Lobo qui dirige une seule instance ici: la justice, la police, la gendarmerie; ce sont des étrangers», regrette un jeune.

Un autre a tenu à envoyer un message aux ministres et directeurs généraux originaires du département: «la jeunesse n’a pas d’emploi, si ce n’est dans le domaine des forêts. Au ministre des Finances (Louis Paul Motaze, un fils du coin), on veut dire qu’on n’a pas eu la suite des projets du Plan spécial triennal jeunes. Les jeunes d’autres régions sont venus monter des projets ici», dit-il.

Ces derniers expliquent que cette situation a contribué à mettre le feu aux poudres. A la clé, cinq blessés et plusieurs commerces et moto vandalisés.

Fred BIHINA

Auteur:
Fred BIHINA
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