L'Afrique crée l'association "Afruibana" pour sauver sa banane

Par Frédéric NONOS | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 24-Jul-2017 - 20h17   7715                      
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Banane camerounaise Archives
Les producteurs africains de bananes et de fruits viennent de lancer cette association pour mieux défendre leurs intérêts auprès de l’Union Européenne (UE).

Les producteurs camerounais, ivoiriens, ghanéens et bientôt sénégalais se mettent en ordre de bataille pour sauver leur banane. Pour maintenir leurs bananes dans les assiettes européennes, les producteurs africains ont crée Afruibana pour faire du lobbying auprès de Bruxelles, la capitale belge et siège des institutions de l’UE. Selon nos confrères de Radio France Internationale (RFI), Afruibana qui dispose une représentation à Bruxelles, veut plaider auprès des instances européennes pour le maintien des droits de douanes sur la banane dollar. Depuis les accords de 2009, la banane venue d’Amérique est en effet soumise à une taxe lors de son entrée en Europe, et ce, pour favoriser les producteurs Afrique-Caraibes-Pacifique (ACP).

Mais à l’approche d’une entame l’an prochain de nouvelles discussions entre  l’UE et les producteurs latino-américains de bananes, les producteurs africains redoutent la fin de ce système préférentiel. « Il se trouve malheureusement qu’au travers d’accords bilatéraux que l’UE a conclus avec certains de ces pays (Amérique latine), le droit de douane s’est démoli très rapidement », déplore le Camerounais Joseph Owona Kodo, président d’Afruibana. Début 2018, les négociations vont avoir lieu entre l’UE et les pays producteurs de bananes. Afruibana craint de voir les protections douanières passer sous la barre de 75 euros la tonne, d’où l’importance de ces actions de lobbying. « Notre combat aujourd’hui consiste d’une part à obtenir la garantie du maintien de ce tarif à 75 euros au minimum. En deçà de 75 euros, je crois que nous mettrions la clé sous la porte », plaide Owona Kodo. Il pense par ailleurs qu’il y a un deuxième combat : celui d’obtenir les appuis supplémentaires pour l’amélioration de la compétitivité après avoir bénéficié du programme de mesures d’accompagnement banane en 2009. Mais aujourd’hui, regrette le président d’Afruibana, « on nous explique qu’il n’y a plus d’autres ressources à consacrer à la banane ACP ».

Mais selon nos confrères, les Africains disposent d’un argument qu’ils espèrent décisif auprès de Bruxelles, l’émigration. Pour Jean Marie Kacou Gervais de l’Obamci, l’association ivoirienne des producteurs de banane, l’activité bananière impacte sur le plan social en Afrique d’une manière beaucoup plus forte qu’ailleurs et sa production fixe le plus les populations rurales. Les exemples du Cameroun, de la Côte d’ivoire et d’ailleurs, cite-t-il, sont autant de preuves pour le démontrer. Il espère que leurs partenaires européens sont sensibles à ces arguments qu’ils ont intégrés. Selon des statistiques, la banane emploie directement et indirectement plus de 180.000 personnes au Cameroun, en Côte d’ivoire et au Ghana.

Auteur:
Frédéric NONOS
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