Cameroun – Assassinat de Martinez Zogo : le président Paul Biya sort de sa réserve.

Par Adeline ATANGANA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 31-Jan-2023 - 08h45   22056                      
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CAN 2021 - Ceremonie d'ouverture (Yaounde, 09/Jan/2022) Capture d'ecran
Le Chef de l’Etat veut savoir qui a tué le journaliste lanceur d’alerte et les circonstances de son assassinat brutal.

 

Environ deux semaines après l’enlèvement, suivi de l’assassinat du célèbre présentateur de l’émission « Embouteillages » sur l’antenne d’Amplitude FM à Yaoundé, les auteurs de ce crime odieux courent toujours.

L’enquête ouverte par les éléments de la Délégation générale de la sûreté nationale (DGSN) tarde à aboutir pour des raisons que la police n’a pas divulguées.

Cette police va poursuivre ses investigations en collaboration avec la gendarmerie. Ainsi, en a décidé le président de la République. Jusqu’alors, très discret sur le sujet, le chef de l’Etat a instruit le Secrétaire d’Etat à la défense, chargé de la gendarmerie « de bien vouloir ouvrir une enquête, en collaboration avec le DGSN, sur les circonstances du décès de ce journaliste et d’en établir les responsabilités » peut-on lire dans la correspondance que le ministre d’Etat, Secrétariat général, Ferdinand Ngoh Ngoh a adressé au SED, Gallax Yves Landry ETOGA.

La correspondance du ministre d'Etat, SGRP au SED (c) prc

Le présentateur d’ « Embouteillages avait pris l’habitude de dénoncer depuis quelques mois, le détournement des fonds publics en citant les noms des personnalités soupçonnées. Quelques heures après avoir présenté l’édition du mardi 17 janvier 2023 avec la même verve qui a fait sa réputation, Martinez Zogo a été enlevé par des inconnus dans la nuit sur le chemin de son domicile. L’on croit que cet enlèvement est lié aux dénonciations susmentionnées. Celui qui était par ailleurs Chef de chaîne de la radio Amplitude FM, a été retrouvé mort, tué dans des conditions effroyables.

«Au-delà de ce confrère, nous sommes tous désormais vulnérables. Où sont la liberté de presse, la liberté d’opinion  et la liberté d’expression au Cameroun quand exercer dans un média fait encourir désormais un risque mortel ? Une limite de trop a été franchie. C’est inacceptable ! » avait réagi dans un communiqué le Syndicat national des journalistes du Cameroun, peu de temps après la découverte du corps sans vie et en décomposition de Martinez Zogo. Ensuite, le SNJC a appelé « la force publique à donner une réplique appropriée à cet assassinat en menant des enquêtes pour trouver et réprimer les coupables ».

 

Auteur:
Adeline ATANGANA
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