Cameroun – Crise anglophone : Le leader sécessionniste Ayuk Sisiku Tabe pose ses conditions pour dialoguer avec le gouvernement

Par Mathieu TCHITCHOUA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 05-Dec-2022 - 11h32   13714                      
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Sisiku Ayuk Tabe Archives
Le président de la République imaginaire d’Ambazonie exige entre autres, la démilitarisation des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais également la libération de tous les prisonniers anglophones.

Six ans après le déclenchement de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la paix n’est toujours pas de retour dans la partie anglophone du pays. Les initiatives menées jusqu’ici, aussi bien par le gouvernement camerounais, que par la communauté internationale n’ont pas permis de mettre fin aux hostilités sur le terrain. Le Grand Dialogue initié par le pouvoir de Yaoundé, n’a pas non plus arrangé les choses.

Les leaders séparatistes se revendiquant de l’Etat virtuel d’Ambazonie ne se sont jamais reconnus dans les résolutions pris dans ce rendez-vous et continuent d’appeler à la tenue d’un autre dialogue franc et organisé par une partie neutre. Le président de l’Ambazonie, Sisiku Ayuk Tabe, l’a réitéré dans un article publié ce lundi 5 décembre 2022 dans le quotidien Le Jour. Il a d’ailleurs fixé ses conditions pour sa participation à la tenue d’un dialogue avec Yaoundé.

« Nous proposons d’abord que Cameroun qui a déclaré la guerre déclare le cessez-le-feu et la démilitarisation des régions anglophones, la libération de tous les personnes incarcérées à cause de cette crise, l’amnistie en faveur des compatriotes exilés et le dialogue international arbitré par un pays neutre et à un lieu convenu par les deux parties. Dès que ces conditions seront réunies, nous allons nous asseoir si le gouvernement veut pour négocier nous allons négocier », a-t-il formulé dans le journal de Haman Mana.

Ayuk Tabe et ses affidés, entre autres Dr Kimeng Henry, le Dr. Kwanga, le Pr. Che Augustine Awasum, Sa Majesté Shufai Blaise et le Dr. Nfor Ngalla, sont emprisonnés à la prison centrale de Kondengui depus 4 ans, après avoir arrêtés au Nigeria. Pour autant, ils ne sont pas prêts à lâcher du lest, en dépit de leur incarcération.

« Je suis physiquement en prison, mais moralement et spirituellement je suis un homme libre. Ceux qui m’ont mis ici sont plus en prison que moi. Je n’ai pas un problème avec qui que ce soit mais je reste solide à mener le combat qui a débuté depuis plusieurs années. Ce combat vise la libération du Southern Cameroons, Ambazonia, de l'oppression et la mal gouvernance qui gangrène ce pays », déclare le leader de l’Ambazonie.

Auteur:
Mathieu TCHITCHOUA
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