le Minsante au centre médical Le Jourdain Minsante
« On ne peut pas prendre une décision de ponction lombaire au téléphone » a dénoncé avec colère le ministre de la santé publique dans les locaux du Centre médical le Jourdain ce lundi 10 avril 2023.
Le patron de la santé s'est rendu au sein de cette formation sanitaire située à Nlongkak, un quartier au cœur de la ville de Yaoundé, pour comprendre les circonstances du décès controversé le 02 avril 2023, d'Andrea Abe, un bébé de sexe féminin née le 12 février dernier.
La maman de l'enfant décédé avait, dans une publication faite sur les réseaux sociaux, accusé le personnel soignant de « La Clinique le Jourdain » d'avoir tué le fruit de ses entrailles.
Ce lundi, à l'issue de sa visite et en attendant les conclusions de l'enquête qu'il a ordonnée, le ministre de la santé publique, constate que plusieurs indices corroborent les déclarations de la plainte.
« Le récit des faits attestant des défaillances graves dans la prise en charge du bébé reçu le 31 mars et décédé le 02 avril va davantage déclencher l'ire du ministre de la Santé publique. Entre autres éléments, l'indisponibilité d'un pédiatre, la manipulation de l'enfant par un personnel non qualifié, l'accord verbal (non expressément écrit) par la famille pour une ponction lombaire sur ledit enfant après un refus préalable. Plus grave, la description des symptômes et de l'état de l'enfant à un spécialiste au téléphone ainsi que le relevé de ses instructions par le même canal » a rapporté la cellule de communication du ministère de la santé publique.
« Par la suite, le Dr MANAOUDA Malachie va encore aller plus longe. Il va exiger de consulter les documents administratifs qui vont révéler qu'une autorisation d'exercice a été accordée à cette formation sanitaire pour la catégorie "C", l'équivalent d'un Centre de santé. Ce qui laisse paraître que "Le Jourdain", de par les services offerts (IRM, Scanner, bloc opératoire, fibroscopie, etc.) est en irrégularité, parce qu'ayant dépassé ses capacités réglementaires. Plus encore, le médecin rendant compte de cette situation malheureuse est un agent public absent à son poste d'affectation. Le cas de ce personnel est sans doute l'irrégularité de trop qui va pousser le patron de la santé à instruire l'ouverture d'une enquête administrative au sortir de laquelle le concerné et la Fosa pourraient être sanctionnés » a ajouté la cellule de communication du Ministère de la sante publique.
le Minsante au centre médical Le Jourdain (c) Minsante
Ci-dessous la maman raconte les circonstances du décès tragique de sa fille
Ma fille s'appelait Abe Andrea, elle est née le 12 février 2023. Tout commence le 01 avril 2023 il était 4h44( elle se réveillait tous les matins à 4h40 pour sa tétée ) je constate qu'elle a de la fièvre lorsque je prends sa température elle était à 38,5. Elle avait beaucoup de douleurs au ventre et était constipée depuis 48h donc je me suis dit que c'est peut être ça qui l'a déranger et que je vais observer. Elle s'était aussi faite vacciner le mardi d'avant donc je pensais aussi à ça. Je lui donne Algofene, la fièvre descend. J'appelle à la clinique le Jourdain pour savoir s'il y a un pédiatre de garde, ils me répondent oui. Vers 16h on se rend compte que la fièvre remonte on décide donc d'aller aux urgences de l'hôpital le Jourdain quand on arrive Ils nous disent qu'en fait il nya pas de pédiatre de garde. Elle était déjà 38,
Pendant qu'elle était en consultation dans le bureau du médecin généraliste, elle a réussi à faire les selles. Quand on vient lui passer la perfusion sa fièvre était déjà tombée toute seule il était 18h. On l'hospitalise donc à 18h, on fait des examens et on met l'enfant sous envisage. La petite n'a plus fait de fièvre. Le matin à 7h on vient nous déposer une facture de 100.000fr à payer avant 9h nous payons. il était 9h, après avoir constaté qu'on a payé, le médecin vient nous dire qu'au vu des résultats elle a une infection et qu'ils ont pris l'avis du pédiatre qui préconise une ponction lombaire en urgence pour éliminer la méningite .
Je refuse, je dis que ma fille a un problème au ventre, elle n'a pas de méningite. Depuis le matin elle allait beaucoup mieux elle avait réussi à faire les selles 2 fois. Elle était énergique comme d'habitude, elle riait, elle avait même éclaté de rire un moment. Elle mangeait bien. Ils m'expliquent que c'est irresponsable de ne pas faire la ponction lombaire et etc… ensuite un infirmier dit anesthésiste se présente à 12h disant qu'il vient faire la ponction lombaire : il s'appelle Mvondo. Je le vois entrer et je dis directement que cet homme ne touche pas mon enfant parce que je ne veux pas de ponction lombaire encore moins exécuté par un infirmier.
Il sort et le médecin remonte en nous expliquant que l'infirmier Mvondo fait ça tous les jours. Il maîtrise. Qu'elle ne sait pas faire aussi bien que lui. Et qu'il faut absolument faire une ponction lombaire que c'est impératif pour l'enfant. Je lui demande si c'est sans risque, elle me garantit qu'il y en a aucun de grave, au pire une douleur lombaire et se montre très insistante. Elle insiste et insiste. Finalement nous cédons.
A 12h55 on nous demande de sortir car les parents n'assistent pas à ça. Je dis à cet homme que voilà la prunelle de mes yeux ils répondent « anti » en riant. Je ne sais pas pourquoi je suis sortie. On entend l'enfant crieur. Puis plus rien à 13h05 on décide d'aller voir. 13h10 Ils nous disent que ça s'est bien passé « elle s'est endormie ».
Quand on regarde l'enfant, on voit qu'elle ne respire pas. On les appelle et on se met à crier. Ils disent que non, elle dort juste profondément et ils rigolent. On voyait pourtant bien que l'enfant ne respirait pas. On leur dit qu'ils se mettent à rigoler. Finalement je me mets à crier ils font semblant de réagir. Mon fiancé descend en courant chercher le médecin qui monte avec nonchalance et désinvolture Quand ils décident de réanimer l'enfant 40 minutes s'étaient écoulées.
Ils sont entrés en salle de réanimation en disant qu'ils vont la réanimer et pourtant l'enfant était mort depuis. Finalement 1h plus tard, ils nous annoncent son décès et mentent que c'est suite à une « fausse route » . Quand on met la pression à la dame médecin, ils finissent par avouer qu'on a mis une anesthésie à l'enfant. Elle était très agitée pendant la ponction ils ont donc décidé de lui mettre une dose d'anesthésie pour la calmer : C'est à ce moment qu'ils ont tué l'enfant. Une bagarre commence entre le médecin et moi. Entre mon frère et un infirmier. Mvondo avait disparu. Depuis le moment où il nous dit que l'enfant dormait, on ne l'a jamais revu. Ils ont commencé à nous dire que leur promoteur le Dr Mbarga est commissaire divisionnaire qu'on ne peut rien leur faire. « Agitez-vous comme vous voulez le promoteur est commissaire divisionnaire on va voir ce qu'on va leur faire » Ils l'ont appelé, il a envoyé la police. 2 micros, 2 policiers lourdement armés.
Nous sommes restés là on a demandé à voir le responsable qui a dit qu'on a qu'à porter le corps venir le lendemain on a insisté et finalement il est venu il nous faire un discours politique. Mon hypothèse est qu'ils ont tué l'enfant dans la chambre et ont voulu nous faire croire qu'il dormait pour partir rapidement et dire après que ce n'était pas eux.
Vous jouez avec la vie des gens pour fabricant pour faire entrer de l'argent ! Vous vous en foutez des conséquences parce que votre promoteur est commissaire divisionnaire."
Auteur:
