
L’Association des chefs traditionnels (coutumiers) des villages Sawa du Wouri a publié ce 30 Juin 2022 le compte-rendu de sa réunion du 29 Mai 2022 tenue à la Chefferie du Village Bonadouma dans le canton Njo Njo (Douala). Au cours de cette assise, ses membres ont procédé à l’analyse de la situation du département du Wouri lors du premier semestre de l’année 2022. Ils ne sont pas toujours contents.
Ils s’indignent de l’élévation continuelle du coût de la vie, appellent les pouvoirs publics à trouver « des solutions idoines » aux problèmes qui se posent. « Les crises nationales et internationales bien que réelles ne peuvent pas justifier un manque d’anticipation et de prévision des gouvernants », écrivent-ils.
Leurs Majestés s’étonnent de l’amplification de la vente des produits contrefaits sur les marchés. Ils déplorent la toxicité de certains produits de consommation et affirment que les administrations des secteurs concernés seront tenues pour responsables en cas de drames si elles n’agissent pas ou se font complices. Par contre, les coutumiers Sawa du Wouri se réjouissent du climat social « relativement apaisé » dans leur département.
Ils dénoncent par contre la ce qu’ils appellent « la « sorcellerie » des déclarations d’utilités publiques ». Ce sont ces documents obtenus par des opérateurs économiques supposés ou réels et leurs relais dans les sphères décisionnelles qui s’approprient des terres en violation de la réglementation en vigueur .ils citent le cas de Dikolo ou des populations ont vu leurs habitations détruites par quelqu’un qui disait être le propriétaire de l’espace où elles vivaient depuis des décennies.
Concernant le reclassement des chefferies, les chefs Sawa du Wouri se disent « surpris que l‘administration camerounaise persiste à violer depuis plus de quarante ans ses propres textes sur la chefferie traditionnelle en refusant de créer de deuxième degré dans le Wouri ». Ils invitent à l’ouverture du dossier de reclassification des chefferies.
Réagissant à la décision prise le 21 Décembre 2021 par le ministre des arts et de la culture laquelle leur impose de payer 50 000 Francs CFA pour obtenir l’autorisation d’organiser une manifestation culturelles, ils déclarent : « cette décision est incompréhensible. A moins qu’elle ne vise à tuer la culture. L’organisation des manifestations culturelles est consubstantielle aux chefferies. Elle ne saurait donc être soumise à condition financière, même au profit de l’Etat. Comment peut-on demander aux chefferies dont la vocation est de préserver et promouvoir nos savoirs et nos avoirs patrimoniaux de payer pour cela ? Les chefs traditionnels (coutumiers) du Wouri souhaitent un gel de l’application des dispositions de cette décision en ce qui concerne les chefferies et la tenue de rencontre explicatives entre le ministère en charge de la culture et les chefferies traditionnelles », proposent-ils.