Cameroun - Transport aérien: Ce qui bloque le plan de relance de Boeing pour CAMAIR-CO

Par Jean-M NKOUSSA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Aug-2016 - 12h45   52143                      
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Avion Camair-co au decollage Camair
Rien ou presque n’a été fait depuis l’approbation par le Président de la République du plan de relance de la compagnie nationale aérienne, proposé par l’américain Boeing Consulting.

Trois semaines se sont écoulées depuis que Paul Biya a donné son accord au plan de relance de CAMAIR-CO proposé par Boeing Consulting. Mais depuis, rien ! Dans son édition du 22 août 2016, La Nouvelle Expression (LNE) indique que la faute est aux blocages préjudiciables à la compagnie nationale aérienne.

« A en croire des  sources bien introduites au Ministère des Finances (MINFI), près d’un mois après, on attend toujours les premières directives pour la matérialisation dudit plan. A la CAMAIR-CO, on a recommencé à perdre le sommeil après de rares jours sans insomnies. Les observateurs redoutent que le plan de Boeing Consulting ne soit voué lui aussi au même sort que le premier plan de relance soumis par la direction générale de CAMAIR-CO et qui évaluait les besoins de financement de la compagnie à 30 milliards FCFA », rapporte le journal.

Boeing Consulting est en effet arrivé après qu’une première tentative de redécollage de CAMAIR-CO a échoué. On se souvient, rappelle notre confrère « qu’un pool bancaire avait pu réunir 25 milliards, et que le Chef de l’Etat avait instruit le ministre des Finances de trouver les 5 milliards manquants dans les plus brefs délais. Seulement, les forces d’inertie ont pris le dessus et ce plan de relance a été vite disqualifié. Sous prétexte qu’il était financièrement irréaliste. Avait-on prétendu, avec un tel plan, la compagnie ne se donnait pas les moyens de rembourser la dette contractée auprès des banques. De même qu’il souffrait aussi d’un autre défaut. Il avait été concocté et soumis par la direction générale elle-même. Là-dessus, les décideurs politiques, y compris les députés à l’Assemblée Nationale, ont donc opté pour un audit indépendant par un cabinet externe. D’où l’arrivée de Boeing Consulting ».

Sauf que le plan de sauvetage proposé par le groupe américain intervient au moment où « L’étoile du Cameroun », traverse une unième zone de turbulence. Entre autres : trois mois d’arriérés de salaires, des préavis de grève de la part des pilotes, suspension des vols sur l’espace européen, menaces des fournisseurs bloquants dont les loueurs d’avions et des moteurs du Dja qui promettaient de procéder à la saisie des avions à la moindre occasion, cite LNE.

Ajouté à cela, note encore le quotidien privé, l’inertie et les querelles de leadership. « …il semble que le Chef de l’Etat soit tout seul à percevoir l’urgence d’agir. Ses collaborateurs, parmi les plus proches souvent, pensent qu’il est urgent d’attendre. Attendre quoi ? A Yaoundé, on semble s’être passé le mot dans certains milieux. Et programmé du même coup la mise à mort de la compagnie. Il ne serait surtout pas question que l’équipe dirigeante actuelle soit celle-là qui hérite de la gestion des 60 milliards du plan de relance. Il faut laisser pourrir la situation, comme  pour faire porter le chapeau de l’incompétence à Nana Sandjo et à son PCA  Edouard Akame Mfoumou ».

Il y a enfin, des intérêts personnels inavoués. « Des Camerounais ont bien eu l’initiative du lancement d’une compagnie aérienne pour la desserte des destinations du Nord du pays. Au même moment où la compagnie nationale peinait à trouver de la clientèle pour son réseau intérieur. Du coup, la décision du Chef de l’Etat a eu pour effet un raidissement de la position des adversaires qui ne voudraient pas entendre d’un plan de relance pour CAMAIR-CO. Si la compagnie nationale retrouvait l’optimum de ses performances, toutes les autres compagnies locales devront ranger leurs ambitions dans les placards. On comprend pourquoi certains se font aussi intraitables et teigneux autour de Camair-Co. Sabotages, intrigues, manœuvres de déstabilisation tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la compagnie se multiplient sans arrêt », croit savoir le journal.

En rappel, le plan de Boeing Consulting préconise l’accroissement de la flotte de 5 avions à 18 à l’horizon 2020. CAMAIR-CO devra aussi étendre son réseau de destinations à 27 dont 5 internationales, 13 sous régionales et 7 nationales. L’Etat doit en plus effacer la dette de la compagnie évaluée à 35 milliards de FCFA et en plus injecter 60 milliards de FCFA.

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Auteur:
Jean-M NKOUSSA
 @jmnkoussaCIN
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