La Nouvelle Expression / Mincom: Complaisance ou collusion ?

Par Alex-Gustave AZEBAZE | Le Messager
Douala - 29-Sep-2003 - 08h30   55189                      
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Notre confrère de la rue Prince des Galles accompagne le Mincom dans la manipulation de l’opinion. Les dessous d’une posture équivoque.
Ne pouvait-on pas s’attendre à mieux de la part de notre confrère, La Nouvelle Expression dans le traitement de cette imposture politico-administrative que constitue la publication par le ministre de la Communication d’une liste de radios et télés placées de force sous la tutelle de différents ministères et autres sociétés parapubliques? Alors même que dans un exercice de haute voltige, le conseiller technique n°1 du Mincom Félix Zogo qui a publié pas moins de deux interviews en l’espace de 48 heures à Cameroon Tribune - des interviews commandées selon des sources à la Sopecam, donc équivalentes à des publi-rédactionnels, arrive à peine à faire passer auprès d’une opinion encore lucide la bêtise institutionnelle, qualifiée d’innovations, c’est à La Nouvelle Expression qu’il est allé se répandre pour tenter de faire passer la décision illégale, arbitraire et discriminatoire du plus que jamais danger démocratique Jacques Fame Ndongo. Mêlant grossièrement manipulation des concepts et principes incontestables en français, il a tenté de faire croire à l’opinion que le Mincom joue le même rôle de régulation des médias audiovisuels que dans tous les pays démocratiques. Et de convoquer l’exemple français du Conseil supérieur de l’audiovisuel (Csa) pour tenter de faire passer ses balivernes. Et donc mieux justifier la détermination globale de mise aux ordres des radios et télés privées par le gouvernement. Parlant d’une supposée “vérité du droit qui s’imposerait à tous, dans un Etat démocratique” il tourne, avec la complicité étonnante de l’intervieweur Bertrand Toko, chargé des opérations spéciales de La Nouvelle Expression, en dérision Reporters sans frontières. “Les auteurs de ces propos (Rsf dont le président aurait déclaré, à en croire Bertrand Toko, qu’une simple demande de licence devrait engendrer l’octroi d’une licence par le Mincom, ndlr) n’ont tout simplement qu’à s’en retourner à leurs cours de droit de l’audiovisuel, si tant est qu’ils en aient la possibilité. Ils comprendraient alors que ce n’est qu’un régime d’autorisation préalable tel qu’il est en vigueur dans tous les systèmes institutionnels de communication du monde entier. A l’instar de ce qui se passe partout dans le monde, et partant en France où est basé Rsf, l’exercice des activités de communication audiovisuelle par des personnes privées est soumise à l’obtention préalable d’une autorisation. En France où cette prérogative est assurée par une autorité administrative appelée Csa (Conseil supérieur de l’audiovisuel). Le Csa prend sa décision au regard d’un certain nombre de critères dont il est seul juge et ceci dans la stricte limite des fréquences disponibles et ouvertes à l’usage par des services privés”. Oui monsieur le docteur. Sauf que vous semblez oublier que le Csa, bien que d’essence gouvernementale, est un organisme indépendant. Qui a bâti sa réputation sur l’intégrité de ses membres mais aussi sur son caractère non partisan. Ce que n’est pas le Mincom qui est une structure gouvernementale et même partisane comme le sont tous les ministères sous l’actuel régime camerounais. De plus, le Mincom qui s’est érigé en régulateur de l’activité audiovisuelle privée est dirigé par le Pca de l’office gouvernemental de radio et télévision Crtv. De plus, il ne se fiche pas de réorganiser le Conseil national de la communication qui aurait pu jouer même imparfaitement le rôle du Csa. M. Fame Ndongo et le régime ne le veulent pas. Ils ne le souhaitent pas. Manipulation organisée S’agissant des critères d’attribution d’une fréquence, ce n’est pas le Csa qui le décide, encore moins le ministère français en charge de la Communication. Ils sont codifiés et publics. Donc susceptibles d’être déférés devant un juge. En cas de leur violation. Ce n’est pas le matin que du secret de son cabinet le président du Csa édicte des règles et critères non prévus par aucun texte réglementaire ou législatif et demande aux promoteurs de s’y soumettre au nom d’un prétendu Etat de droit et démocratique auquel de petits dictateurs conseillés par des personnes comme le docteur Félix Zogo, ne croit pas un traître mot. Il est étonnant que notre confrère de La Nouvelle Expression qui a interviewé M. Zogo - à moins que comme à Cameroon Tribune la veille il ne s’agisse que d’une auto-interview imprudemment signé par le chargé des opérations spéciales - ait participé à une telle opération de manipulation. Pourquoi diable ne demande-t-il pas à notre célèbre docteur, le texte sur la base duquel leur opération de caporalisation des radios et télés privées est menée. Car s’il s’agit du décret imparfait du Pm du 3 avril 2000, qui ne prévoit nulle part de tutelle administrative pour une radio ou télévision thématique. De même, il ne limite pas le nombre de radio généralistes. Tout au plus en fixe-t-il les conditions d’obtention de licence. Fame Ndongo et son camp, pour reprendre une expression de l’intervieweur invente simplement des arguties pour justifier leur incapacité à soutenir une véritable concurrence dans le secteur des médias audiovisuels. Mais peut-être ne devrait-on pas trop s’étonner de la complaisance de La Nouvelle Expression. Le Messager est en droit de soupçonner une véritable collusion entre certains responsables de ce journal qui appartient au même groupe que Radio Equinoxe dont le directeur Séverin Tchounkeu a passé le week-end ayant suivi la décision illégale, arbitraire et discriminatoire de M. Fame Ndongo, à festoyer dans les cabarets et night clubs de Douala. En compagnie d’une forte délégation de conseillers et collaborateurs du Mincom au rang desquels M. Zogo Félix et Albert Mbida. Ceci n’explique-t-il pas cela?




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