Cameroun - Pêche Artisanale à Kribi: Des pêcheurs du centre communautaire de pêche attaqués par des chalutiers étrangers

Par Wilfried ONDOA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 30-Mar-2021 - 11h43   5415                      
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Une vue du Centre communautaire de pêche artisanale de Kribi Facebook
On dénombre des pertes en vie humaine et de nombreuses pertes matérielles.

Depuis quelques mois, les pêcheurs du Centre communautaire de pêche artisanale de Kribi (CECOPAK) sont attaqués en mer par des chalutiers étrangers. Le CECOPAK est une structure spécialisée du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales dans le domaine de l’encadrement de proximité des acteurs de la filière pêche.

De ces attaques, on dénombre: «des pertes en vie humaine, des kilomètres de filets déchirés, des plombs perdus, des pirogues cassées en pleine mer ou volées au débarcadère, des tirs à balles réelles de la part de concurrents venus d’ailleurs, des moteurs volés», rapporte le quotidien national bilingue Cameroon Tribune en kiosque ce 30 mars 2021.

Notre confrère note que Laurent Assane Diop, l’une des victimes de ces attaques vient de perdre plus de 12 kilomètres de filets et de plombs. Perte évaluée à plus de 3 millions de FCFA. «Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, des chalutiers ont détruit tous mes filets. En trois mois, j’ai subi trois agressions en mer», témoigne-t-il.

Le journal relève aussi qu’au bord de la mer à Kribi, le 26 mars 2021, plus d’une vingtaine de pirogues de pêche ont été immobilisées dans l’enceinte du CECOPAK. Certains pêcheurs essayent tant bien que mal de réparer leurs engins endommagés. D’autres raccommodent leurs filets, ou ce qui en reste. D’après l’épouse d’un pêcheur interrogée par le reporter: «la pratique de la pêche, devient de plus en plus dangereuse à Kribi. Je ne suis pas tranquille chaque fois que mon mari va en mer», lit-on.

Ainsi, la conséquence directe de de cette situation se fait ressentir sur la disponibilité et les prix du poisson. Pêcheurs, vendeurs grossistes et détaillants ainsi que des consommateurs finaux sont aux abois. «Rencontrés au CECOPAK, la famille Tidjo est presqu’inconsolable car son activité principale est la vente du poisson braisé. Un poisson jadis vendu à 2000 FCFA coûte désormais entre 3500 F et 4000 F. Le kilogramme du capitaine est passé 2000 FCFA à 5000 FCFA. Dans les restaurants de la ville, l’impact est aussi visible. Un plat de gambas se vent à 12000 FCFA contre 5000 FCFA il y a quelques semaines», peut-on lire.

Wilfried ONDOA

Auteur:
Wilfried ONDOA
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