Afrique : Ces préoccupations qui vont meubler les travaux de la 3ème session ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), prévus le lundi 26 septembre 2022

Par Jean Daniel OBAMA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 17-Sep-2022 - 12h21   5274                      
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Il sera entre autres question de trouver des réponses efficaces au problème de la flambée continue des prix dans la sous-région. Il sera également question de savoir si l’institut d’émission maintiendra-t-il inchangés ses taux ou révisera-t-il ses choix opérés en début d’année face aux pressions inflationnistes qui continuent de progresser.

Un peu plus de deux mois après les travaux de Douala, capitale économique du Cameroun, les responsables du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) vont se réunir le 26 septembre 2022, pour sa 3ème session. Plusieurs préoccupations précèdent déjà les travaux prévus dans quelques jours.

Dans une interview accordée au journal Cameroon Business Today (CBT) parution du mercredi 14 septembre courant, Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Beac a évoqué certaines difficultés que traversent les pays de la sous-région, du fait justement de la persistance des poussées inflationnistes.

Sur l’accélération inflationniste au Cameroun et dans la CEMAC

Le Cameroun qui est l’une des économies les plus importantes de la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) connaît actuellement une accélération de l’inflation à 3,8% à la fin juin 2022, au-dessus du seuil des 3% admis par la norme. Le gouverneur de le BEAC explique qu’en effet, l’inflation mondiale est en hausse du fait de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

Les principales sources de l’inflation sont sur le plan externe, la mutation de l’offre céréalière au niveau mondial dans le sillage du conflit russo-ukrainien et la hausse du coût du fret maritime. Abbas Mahamat Tolli explique également que sur le plan interne, les aléas climatiques perturbent significativement l’offre et inhibant les efforts d’encadrement des prix ainsi que les mesures fiscalo-douanières prises par les gouvernements de la sous-région pour juguler la pression sur les prix.

Sur l’option du resserrement de la politique monétaire

« Lorsque les observateurs que vous évoquez mettent en cause l’inadéquation de l’orientation de la politique monétaire avec la structure des différentes économies de la zone, ils raisonnent comme si le choc inflationniste était un choc d’offre, auquel il aurait fallu répondre autrement que la politique monétaire » explique le gouverneur de la BEAC.

Ce dernier ajoute qu’il se trouve que le choc inflationniste actuel a ses déterminants aussi bien dans des problématiques d’offres (notamment la flambée des prix des produits de base et alimentaire) que celles de demande (ralentissement de la croissance mondiale et risque de récession dans certains pays) qui exigent une réponse appropriée de la politique monétaire.

Sur l’étude permettant de mesurer l’impact des décisions de politique monétaire sur les citoyens

Sans ambigüité, Abbas Mahamat Tolli a avoué que la BEAC n’a pas encore mené d’étude d’impact de ses décisions de politique monétaire sur le pouvoir d’achat des citoyens de la CEMAC, particulièrement dans le contexte actuel de flambée des prix, car cela paraît selon le responsable quelque peu prématuré. Il indique que la politique monétaire à elle seule ne pourrait pas contrer le risque inflationniste.

Synthèse de Jean Daniel Obama

 

Auteur:
Jean Daniel OBAMA
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